139e Folie : Le Trône de Fer, intégrale, tome 1


Après avoir tué le monarque dément Aerys II Targaryen, Robert Baratheon est devenu le nouveau souverain du royaume des Sept Couronnes. Tandis qu'en son domaine de Winterfell, son fidèle ami le Duc Edward Stark rend paisiblement la justice. Mais un jour, le roi Robert lui rend visite, porteur de sombres nouvelles : le trône est en péril. Stark, qui s'est toujours tenu éloigné des affaires du pouvoir, doit alors abandonner les terres du Nord pour rejoindre la cour et ses intrigues. L'heure est grave, d'autant qu'au-delà du mur qui protège le royaume depuis des siècles, d'étranges créatures rôdent...

Il y avait longtemps que j'entendais parler de ce livre, mais pour être franc il ne me faisait pas du tout envie. Je trouve que le résumé n'est pas du tout accrocheur, et les gens que j'avais entendu ou lus en parler ne m'avaient pas convaincu, et j'avais l'impression d'un livre long et ennuyeux où il ne se passerait rien.
Et puis au début de l'année, j'ai vu que ça allait être adapté en série. Je me suis dit que j'allais jeter un œil par curiosité. Et là ça a été le coup de foudre, cette série est tout simplement fantastique.

Du coup lorsque je l'ai terminée, je me suis empressé d'acheter les livres. Et je me suis décidé il y a quelques jours à enfin lire ce premier tome. Et bien déjà on peut dire une chose, c'est que la série a été extrêmement fidèle au livre.

Cette lecture a balayé les idées que je pouvais avoir sur ce livre. En réalité, on ne s'ennuie jamais, c'est très bien écrit, les personnages sont tous attachants (sauf Sansa qui est absolument insupportable et que j'avais continuellement envie de secouer et de baffer).

Certains ont bien évidemment eu plus ma préférence que d'autres :
Eddard "Ned" Stark : le héros" si tant est que l'on puisse le qualifier ainsi, est un homme attachant, droit, juste et aimant envers les siens. C'est un guerrier accompli et un seigneur que ses gens aiment. Malheureusement peut-être un peu naïf en pensant que tout le monde est aussi droit que lui.
John Snow : son fils bâtard qu'il a élevé presque comme s'il était un fils légitime. Il ressemble beaucoup à son père, tant physiquement que moralement. Un personnage qui évolue beaucoup durant le livre et qui montre qu'il peut lui aussi être bon.
Arya Stark : La deuxième fille de Ned. Une jeune fille très différente de sa soeur et qui n'a pas grand-chose à faire des convenances et des manières. Elle a déjà un caractère très affirmé pour son âge.
Tyrion Lannister : Le dernier fils de la famille Lannister, atteint de nanisme il compense son handicap par une intelligence et une vivacité d'esprit impressionnantes, il fait également preuve d'un humour noir envers lui-même.

Il y a encore d'autres personnages, mais j'ai parlé de mes préférés. La narration se fait d'ailleurs en suivant tour à tour différents personnages : les membres de la famille Stark (excepté le plus jeune fils qui a seulement 3 ans), Tyrion Lannister et Daenerys Targaryen la soeur de l'héritier de l'ancien roi. Chaque personnage est annoncé par son prénom en début de "chapitre". Je n'ai pas trouvé ça difficile à suivre, même si ça peut en dérouter certains.

L'aspect Fantasy du roman n'est pas le plus important, il est très peu présent, même s'il est bien là. On est surtout dans un roman qui parle de politique médiévale en fait. D'alliances et de trahisons, de "jeu" d'intrigues et de secrets. Un aspect primordial de l'univers du roman, et que l'on comprend assez vite, est le fait que l'été comme l'hiver peuvent durer plusieurs années, et le roman commence alors qu'un long été semble sur le point de se terminer bien que personne ne puisse dire quand exactement.

Par contre, je trouve que la traduction est loin d'être excellente. Certes on comprend l'histoire du début à la fin, on ne rate rien, mais il y a quand même des choses qui m'ont gêné. Le style se veut clairement médiéval, sauf qu'apparemment George R. R. Martin n'a pas écrit son livre de cette manière. Le souci est que certaines phrases deviennent quasi-incompréhensibles. Il m'a fallu relire certaines trois ou quatre fois, avant de supposer avoir deviné le sens.

Et puis il y a cette traduction de "Direwolf" en "Loup-garou" qui est un contre-sens, puisque un loup-garou suppose un humain se transformant en loup, ce qui n'est pas du tout le cas, il s'agit plutôt d'une sorte de loup géant, et littéralement il semble qu'on puisse traduite par "loup sinistre", il aurait donc été plus judicieux de chercher quelque chose plus proche de "sinistre".

Mis à part cette histoire de traduction qui ne réussit heureusement pas à gâcher le plaisir (même si à force on en a marre de devoir relire certaines phrases) le livre est excellent et se dévore littéralement. Il est très épais, mais se lit assez vite, car on est toujours impatient de savoir ce qui a pu arriver à nos personnages préférés.

138e Folie : Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables


Un grand appartement oublié de l'île Saint-Louis dont les portes et les pièces disparaissaient les unes après les autres...
Un bureau secret du ministère de l'Intérieur chargé d'explorer la banlieue parisienne pour y trouver les preuves de l'existence de Dieu...
Une entreprise géante qui fait surveiller ses employés par des espions semi-invisibles...
Une ville construite à partir d'oeuvres d'art franco-allemandes et menacée par l'intrusion d'un monstre appelé « le Charbonnier »...


Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat entre :

ET

Voilà un livre que j'avais repéré à sa sortie il y a quelques semaines, en partie à cause de l'auteur que je connaissais de nom pour avoir participé à la série de BD "La Brigade Chimérique" (à lire si ce n'est pas déjà fait) et que j'hésitais à acheter n'étant généralement pas trop amateur de Fantastiques et de nouvelles. Et puis il y a quelques temps Folio l'a proposé en partenariat à Livraddict, j'ai tenté ma chance, et je l'ai eu.

Par contre, un avertissement avant de l'attaquer, ne lisez pas la préface tout de suite. Pour moi cela aurait dû se trouver en postface, en effet il y a de nombreuses révélations sur les nouvelles que l'on est censé ne pas avoir encore lu. Heureusement je m'en suis vite rendu compte et j'ai arrêté pour y revenir à la fin.

Sinon le livre se compose de six nouvelles différentes.
La première qui donne son nom au recueil "Le Haut-Lieu", est la plus longue et celle que j'ai trouvé la plus intéressante. Elle fait une bonne centaine de pages, ce qui permet de bien développer l'histoire, et de faire monter une espèce d'angoisse au fur et à mesure. L'idée est bien trouvée et originale, même si j'ai trouvé le dernier "chapitre" de cette histoire presque en trop.

La deuxième histoire, "Le gouffre aux chimères", entre Fantastique et science-fiction m'a laissé quelque peu perplexe, je n'ai pas trop compris où voulait en venir l'auteur, ce qu'il essayait de raconte. Il y avait une idée intéressante, mais j'ai eu l'impression de ne pas en savoir assez, de savoir le pourquoi, le comment et dans quel but... Je suis un peu resté sur ma faim.

La troisième histoire, "La chasse aux ombres molles" est la plus courte de ce recueil, à peine six pages. Je ne la qualifierais pas vraiment de Fantastique, pour moi elle a plus un côté Policier. Elle est tellement courte et différente des autres que je n'ai pas vraiment d'avis dessus, peut-être là aussi aurait-elle mérité d'être développée.

La quatrième histoire, "Superscience" s'apparenterait plus à de la science-fiction. En tout cas c'est une histoire très intéressante avec une idée très originale et très bien exploitée, ni trop courte ni trop longue. C'est la deuxième meilleure histoire du recueil pour moi.

La cinquième histoire, "Origami", est difficile à classer, peut-être en science-fiction là aussi. L'idée est très bien trouvée (même si très farfelue même pour de l'imaginaire), et l'exécution est excellente car on ne comprend réellement le sens de tout ce qu'on a lu qu'au tout dernier moment. On a bien là l'effet abrupt de la nouvelle. Une très bonne histoire, grâce à sa fin qui rattrape l'espèce de non-compréhension que l'auteur a laissé volontairement pendant toute la nouvelle.

Enfin la dernière histoire "LA régulation de Richard Mars" est une nouvelle assez longue là encore, ce qui permet à Serge Lehman de bien développer son thème. C'est une histoire qui paradoxalement pour une nouvelle, prend son temps, explique pas mal de choses. Le thème est presque philosophique.

Au final, voilà un recueil avec des histoires de niveaux d'intérêts forts différents selon moi. Malgré quelques textes qui m'ont moins intéressés que d'autres, c'est un livre fort plaisant à lire, et qui de plus se lit très rapidement, puisque je l'ai lu en à peine une journée. Merci encore à Folio de m'avoir permis de découvrir ce livre fort sympathique.

137e Folie : Lettres du Père Noël


Plus connu pour ses travaux universitaires et pour l'invention de la Terre du Milieu, J.R.R. Tolkien est aussi un formidable auteur de contes pour enfants. Comme Bilbo le Hobbit et Roverandom, les Lettres du Père Noël ont d'abord été destinées à ses trois fils et à sa fille, auxquels, chaque année, entre 1920 et 1943, Tolkien a écrit une lettre (parfois deux) prétendument envoyée du Pôle Nord par le Père Noël ou l'Ours Polaire.
Ces trente lettres (dont quinze traduites pour la première fois, dans cette édition revue et augmentée) forment un récit très prenant des aventures du Père Noël et de l'Ours du Pôle Nord, et de leurs démêlés avec les gobelins, qui plaira aux enfants, à leurs parents, et surprendra plus d'un amoureux de Tolkien.


J'ai fini ce livre il y a quelques mois, je l'ai lu en pointillé, pour le faire durer, tellement c'est magique. Il avait vraiment un don pour créer des univers, encore une fois tout est cohérent et réfléchi. Il ne fait jamais d'erreurs en oubliant quelque chose qu'il avait dit auparavant.

Le gros reproche que je fais à l'édition française de Pocket, c'est la liberté prise dans la traduction. Beaucoup des lettres originales, du moins une partie de la lettre car parfois elles étaient très longues, étaient reproduites en vis-à-vis du texte français. Et pour quelqu'un qui lit l'anglais, on se rend compte que certaines phrases ont été traduites assez librement. Ce n'est pas dramatique, mais parfois on s'éloigne quand même assez du sens original du texte.

J'aurais aussi tendance à reprocher à Pocket de n'avoir semble-t-il traduit qu'une partie des lettres, et de ne pas avoir reproduit toutes les lettres et surtout les dessins faits par Tolkien lui-même. Tolkien dit dans ses lettres en étant le Père NoËl donc, qu'il ne dessine pas très bien, mais pour ma part je ne suis pas d'accord. C'est certain que ces dessins ne sont pas égaux à ceux d'un dessinateur professionnel, mais ils sont quand même plutôt bons je trouve.

En résumé, voilà un livre de Tolkien à la fois différent et semblable au Seigneur des Anneaux. Différent dans le sens où il ne se passe pas dans le même univers et qu'il est plus "simple", mais semblable dans la mesure où on retrouve sa capacité à créer un univers cohérent et "réaliste". N'hésitez pas à vous le procurer, par contre peut-être que la version anglaise d'origine sera mieux et plus complète.

136e Folie : Frey, tome 1


Frey est le capitaine de l'aéronef Ketty fay : un séducteur invétéré et une fripouille notoire. Avec son groupe d'aventuriers, ils vivent d'activités illégales en se cachant des frégates de la Coalition. Entre les coups de feu, les lames bien affûtées, et même la magie noire, la mort n'est jamais loin.
Aussi, lorsque Frey entend parler d'un navire chargé d'un trésor qui a tout d'une proie facile, il croit que sa fortune est faite. Mais l'opération tourne mal et notre ami devient l'ennemi public numéro un, avec toutes les forces de la Coalition à ses trousses...


Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat entre :
Milady ET Livraddict

Voilà un livre qui ne laisse pas le temps de s'ennuyer. Ici on est dans l'action pure, il n'y a pas vraiment de moment calme, et quand il y en a, il est très rapidement brisé par un évènement soudain.

Les personnages ne sont pas forcément attachants au départ, on en connaît très peu sur eux, ils forment un assemblage de personnes qui ne semble pas vraiment aller ensemble, mais le "cap'taine" Frey est assez charismatique, et du coup on se prend vite d'amitié pour lui. On se rend compte que c'est un petit escroc pas méchant qui essaye juste de survivre tant bien que mal.

L'histoire est bien conçue et ne laisse pas un instant de répit, on veut toujours savoir ce qu'il y a ensuite, savoir comment l'équipage de la Ketty Jay va réussir à se tirer des situations impossibles dans lesquelles il a le don de se fourrer.

C'est intéressant aussi au fil de l'histoire, au détour de conversations avec d'autres membres de l'équipage, ou avec des personnes extérieures d'en apprendre un peu plus sur le passé de chacun, et ce qui l'a amené dans la situation de s'engager sur l'aéronef de Frey. Chaque histoire du personnage est intéressante et souvent tragique. Cela permet de mieux les cerner, de mieux les apprécier et les comprendre. Les relations entre les personnages évoluent aussi, et c'est un vrai plaisir d'observer tout ça.

Le monde imaginé par Chris Wooding est plutôt crédible, une sorte de western futuriste, mélé de quelques éléments de magie et de pirates. Tous ces éléments donne quelque chose de plutôt savoureux à lire, et très haut en couleurs.

Pour l'anecdote, beaucoup de choses dans ce livre m'ont fait penser à la "défunte" série télévisée de Joss Whedon : "Firefly", qui est aussi une sorte de western spatial. D'ailleurs dans ma tête, Frey avait le visage de Nathan Fillion qui jouait Malcolm Reynolds le personnage principal.

Pour ma part j'ai adoré ce livre, un vrai coup de cœur pour moi et je lirais sans hésitation la suite pour le plaisir de retrouver Frey, la Ketty Jay et son équipage hétéroclite. Je sais que certains lecteurs l'ont beaucoup moins aimé, ont trouvé que c'était un livre de simple divertissement, mais pour ma part je le trouve plus profond et plus recherché que ce qu'il semble être au premier abord. De plus je ne suis pas d'accord avec la classification en Fantasy, parce que même s'il y a un peu de magie, celle-ci est presque anecdotique, on est à mon avis nettement plus dans un univers de SF.

Je remercie encore Milady et Livraddict pour m'avoir permis de découvrir ce livre fantastique.

135e Folie : La Roue du Temps, tome 02 : L'Œil du monde



Cinq d'entre eux viennent du Champ d'Edmond : Rand, Mat, Perrin, Egwene et Nynaeve. Trois sont des étrangers : la Dame Moiraine, le guerrier Lan et le ménestrel Thom. Ils sont huit compagnons qui cherchent Tar Valon, la cité forte.
Le Seigneur de l'Ombre a jadis voulu conquérir la terre mais les Aes Sedai, maîtresses du pouvoir unique, l'ont repoussé. Pour se venger, il a inspiré à ses vainqueurs une folie meurtrière. Où est le Dragon qui guidait les Aes Sedai ? On dit qu'un jour il renaîtra pour délivrer l'univers. Mais quand ?
Grâce à Moiraine et à ses pouvoirs, les aventuriers échappent à bien des dangers, mais quand des géants ténébreux, les Trollocs, se lancent à leur poursuite, ils se dispersent : Mat et Rand descendent le fleuve en bateau ; Egwene et Perrin le traversent à la nage. Se retrouveront-ils au rendez-vous convenu : Caemlyn, capitale du royaume d'Andor, étape sur la route de Tar Valon ?


Voilà donc la suite de la Roue du Temps, dont j'avais lu le premier tome en début d'année. On se rend compte tout de suite en commençant la lecture, qu'en réalité il ne s'agit pas d'un deuxième tome, mais bien de la suite du premier livre, celui-ci ayant été coupé en deux par les éditeurs français. Du coup, il m'a fallu quelques pages pour me rappeler l'intrigue et me remettre les personnages bien en tête. Donc pour ceux qui n'aiment pas être perdus comme ça, je leur conseillerais plutôt de le lire immédiatement après le premier "tome".
L'histoire "commence" de manière quasiment aussi lente que le premier, l'auteur prend bien son temps pour mettre en place les évènements. Et puis, au fur et à mesure, subtilement, sans accélération brutale, l'histoire s'accélère, et d'un coup on se rend compte qu'on est en plein dans l'action sans qu'on l'ait vu arriver, ce qui est plutôt appréciable car cela veut dire qu'il n'y a pas de rupture brusque. Tout se déroule comme des évènements peuvent arriver en vrai, par succession de petites choses.
De manière générale, les personnages évoluent beaucoup plus que dans le premier tome.
Mat est peut-être celui qui est le plus différent pendant l'histoire, fini les blagues et les plaisanteries pour lui, et place à un personnage assez antipathique et inquiétant, même si ce n'est pas entièrement sa faute.
Perrin change aussi, notamment de par sa rencontre avec certains personnages mais je trouve qu'au final il n'en ressort pas si différent, même si visiblement ses changements inquiètent Moiraine.
Egwene, la jeune fille qui était partie avec nos trois compagnons change un peu aussi, mais surtout elle est pour moi un personnage particulièrement agaçant avec une jalousie mal placée et ridicule à l'égard de Rand.
Il y a aussi Nynaeve, la "Sagesse" qui les avait suivis pour tenter de les ramener au village. On sent aussi des changements plus subtils chez elle, elle ne supporte toujours pas Moiraine, mais son attitude est pourtant moins hostile.
Rand enfin est peut-être le personnage qui change le moins au cours de l'histoire, personnage perdu, ne sachant plus très bien qui il est et s'accrochant à de maigres bribes de son histoire. C'est pourtant aussi paradoxalement le personnage qui changera le plus, mais beaucoup plus tard, vers la fin de l'histoire.
Au final, j'ai trouvé cette deuxième partie beaucoup plus vivante et intéressante que la première, je n'ai pas eu cette impression d'ennui que j'avais pu parfois ressentir dans le premier livre.
L'histoire m'a semblé s'intéresser plus aux personnages, à leur évolutions, à leurs aspirations qu'à l'intrigue même qui était le point de départ, j'ai d'ailleurs trouvé la fin assez vite expédiée, mais peut-être que des choses m'ont échappées et que la suite me montrera que c'était plus subtil.
Je lirais donc avec plaisir la suite de cette série.

134e Folie : Le Cycle de Fondation, tome 1 : Fondation


En ce début de treizième millénaire, l'Empire n'a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la galaxie. C'est dans sa capitale, Trantor, que l'éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l'avenir. Grâce à elle, Seldon prévoit l'effondrement de l'Empire d'ici trois siècles, suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à terme son projet : la Fondation, chargée de rassembler toutes les connaissances humaines. Une entreprise visionnaire qui rencontre de nombreux et puissants détracteurs...

Comment parler de Fondation ? Ce n'est pas évident... Alors déjà contrairement à ce qu'on peut lire parfois, Fondation est bien un roman. Certes sa construction est particulière puisqu'il a été composé à partir de nouvelles. Mais tout cela a été arrangé de former un tout sous forme du roman Fondation.
Fondation, c'est l'idée qu'on puisse prédire le futur global, le futur de milliards de milliards d'individus, mais qu'il soit impossible de le prédire à l'échelle individuelle. Et encore faut-il que les milliards de milliards d'individus ne soient pas au courant de ce que l'on a prédit, sinon cela pourrait changer les choses.
Il ne faut pas non plus lire ce livre en s'attendant à trouver des récits de conquêtes, de batailles ou de technologies ultra-perfectionnées. Non, ici Asimov nous présente un livre qui n'est pratiquement composé que de dialogues, on trouve peu de descriptions et encore moins de scènes d'action. Le ton est forcément très politique, puisque l'idée directrice est que la Fondation, qui est en fait le personnage principal de l'histoire bien plus que les différents protagonistes, a pour but de diminuer le chaos qui suivra la chute de l'Empire, et ça sans même savoir comment.
On assiste donc à l'évolution de la Fondation, époque après époque, crise après crise. On rage contre les imbéciles qui ne comprennent pas comment doivent se passer les choses pour que l'avenir prévu par Seldon puisse arriver. Pourtant, il est difficile de s'attacher ou de détester réellement les personnages, étant donné le court temps que l'on passe avec chacun d'eux. En fait, le roman est construit réellement comme la psychohistoire de Seldon, à savoir que l'individu importe peu ou pas du tout, que seule l'ensemble global est important, seule la Fondation importe, les personnages ne sont là que pour la servir et la faire avancer dans la bonne direction.
Cette construction fait qu'on a un léger pincement au cœur lorsque l'on quitte les personnages à la fin de chaque "partie", mais qu'on a en même temps hâte de savoir comment la Fondation aura évolué dans la prochaine "partie" et quelles surprises elle nous réserve. C'est ainsi qu'au final, on arrive à la fin du livre et qu'on se dit qu'on a envie de savoir les futures évolutions de la Fondation, et de savoir si finalement le plan de Seldon fonctionnera ou non.
Pour ma part vous l'aurez compris, j'ai adoré relire ce livre, car je le connaissais déjà et je l'avais déjà adoré la première fois et je vais m'empresser de lire les suites.
Il existe des "préquelles" à Fondation, mais elles ont (comme beaucoup de préquelles) été écrites ultérieurement, et je conseille plutôt de commencer directement par Fondation.

5/18

133e Folie : De l'égarement à travers les livres


"Qui lit trop devient fou." Tel est sans doute l'étrange enseignement de ce livre inclassable, à la fois roman et jeu de piste.
Atteint d'un étrange syndrome au nom barbare qui signifie "De l'égarement à travers les livres", le narrateur est contacté par une société secrète, Le Cénacle troglodyte, afin de devenir "détective littéraire". Derrière l'histoire de la littérature, il existe une autre histoire que l'on ignore. Aussi, le narrateur va-t-il devoir faire la lumière sur diverses affaires à la fois mystérieuses et secrètes.
Où se trouve le corps de Voltaire ? Pourquoi Lewis Carroll a-t-il inventé le personnage d'Alice au pays des merveilles ? Qui est cet écrivain fantastique qui a perdu son ombre ? Pourquoi, derrière Lovecraft, existe-t-il un autre personnage qui ne manque pas non plus d'imagination ?
Entre fiction et fantastique, c'est une littérature des coulisses qui est peu à peu dévoilée. Mais attention ! derrière les apparences, il se cache sans doute une autre vérité...


Voilà un livre qui porte bien son nom ! Nul doute qu'après la lecture de ce livre vous en ressortirez égaré, ne sachant pas bien ce que vous avez lu : roman, essai, ensemble de biographies, biographie de l'auteur..., ni même à quel genre il pourrait bien appartenir : fantastique, occultisme, ésotérisme...
Je me garderais bien pour ma part de choisir où le classer car je pense justement que l'auteur a voulu passer par-dessus ces étiquettes que l'on affecte tous aux livres.
En tout cas, c'est un livre qui ne m'a pas laissé indifférent, je dois dire que j'ai plutôt apprécié, même si en le refermant je n'ai pas l'impression d'être plus avancé sur ce qu'à voulu faire passer l'auteur. Si on le prend au sens premier, il semble que toute une partie de la vie et du sens de l’œuvre de nombre d'auteurs restent cachés, jamais abordés.
Il semble en tout cas que tous les personnages "célèbres" abordés dans ce livre aient réellement existé, tout semble donc dire que le contenu de ce livre est vrai, excepté la fameuse maladie, la "bibliopathonomadie" dont les symptômes tels qu'ils sont décrits pourtant pourraient facilement décrire ce que nombre de gens vivent tous les jours.
C'est en tout cas un livre qui se lit facilement et rapidement, et qui s'il peut laisser perplexe donnera certainement envie d'en savoir un peu plus sur les différentes œuvres et les différents personnages intrigants disséminés tout au long de l'ouvrage. Il y a d'ailleurs une abondante bibliographie dans les pages finales qui permettra à chacun d'approfondir les sujets abordés.
Au final, un livre intrigant, qui ne manquera pas de laisser perplexe, à la frontière de l'imaginaire et du réel. Un livre pour les curieux.

132e Folie : La Mort n'est pas un jeu d'enfant


Flavia de Luce, détective en herbe impertinente, malicieuse et intrépide, se lance dans une nouvelle enquête ! Rupert Porson, un marionnettiste de passage à Bishop's Lacey, est assassiné en pleine représentation. Qui a pu commettre un tel acte - et pourquoi ? Flavia est suffisamment intriguée pour tenter d'éclaircir le mystère, mais elle devra prendre garde à ne pas s'approcher trop près de celui qui tire secrètement les ficelles de cette danse macabre...

Voici donc le 2e tome des aventures de la jeune Flavia de Luce, l'enquêtrice experte en chimie. Et je dois dire que c'est avec un très grand plaisir que j'ai retrouvé cette petite fille qui a parfois des réflexions de grandes personnes.
Elle n'a guère changé depuis le précédent livre, ses soeurs continuent toujours à lui raconter les pires horreurs qu'on devine bien évidemment être toujours fausses, ce qui n'empêche pas Flavia d'avoir des doutes et de toujours chercher à les empoisonner.
J'ai eu l'impression aussi qu'on insistait plus sur la relation privilégiée entre Flavia et Dogger. En effet, même si ce dernier est "l'homme de Père", on sent bien que Flavia et lui partagent des choses qu'il ne partage avec personne d'autre qu'elle. Il est plus un ami, un mentor dans certaines occasions qu'un domestique.
Flavia va une nouvelle fois se retrouver mélée, malgré elle, volontairement à un meurtre. Meurtre qui aura lieu devant elle. Flavia va nous épater encore une fois par l'étendue de ses connaissances dans le domaine de la chimie et par son esprit logique. Elle fait aussi preuve d'une grande ingéniosité, par exemple pour accéder à des lieux qui lui sont interdits ou obtenir des réponses de personnes sans avoir l'air de mener un interrogatoire. Son jeune âge et son apparente naïveté lui permettent en fait de passer inaperçus ou de faire en sorte que les gens ne se méfient pas face à cette petite fille.
Flavia va retrouver l'inspecteur Hewitt du précédent livre. S'il avait pu se montrer quelque peu condescendant à son égard par moments, ce n'est plus le cas dans ce livre. Il semble avoir compris que l'aide de Flavia pourrait lui être précieuse, même s'il ne peut bien évidemment l'associer à l'enquête.
Au final, c'est bien évidemment Flavia qui résout cette histoire de meurtre et de théâtre de marionnettes. Je dois dire que jusqu'à ce que Flavia commence à comprendre, je n'avais pas deviné qui était l'assassin et j'étais parti dans toutes les directions.
Au final, on a encore une fois, un livre policier fort sympathique que l'on pourrait croire destiné aux plus jeunes mais qui saura pourtant séduire les plus grands.

131e Folie : La Cabane de l'aiguilleur


A la mort de sa mère, Travis Fisher est recueilli par sa tante, Liza Burack, à Haute Montagne. Malgré la Grande Dépression, la vie y est simple, rythmée par le travail à la fabrique de glace, les sermons à l’église baptiste et les sorties avec Nancy Wilcox. Travis en viendrait presque à oublier son statut d’inadapté. Mais il y a la mystérieuse Anna Blaise, elle aussi hébergée par les Burack. Qui est-elle vraiment ? Quel secret cache-t-elle dans sa chambre systématiquement close ?

Un livre très étrange, où l'on a peu souvent l'impression d'être dans un roman de science-fiction. Pourtant elle est bien là, et relativement claire et explicite, mais elle s'affiche par petites doses très mesurées.
L'histoire s'intéresse encore une fois (ou "déjà" si l'on considère qu'il s'agit de son premier roman publié aux États-Unis) plus aux relations entre les personnages. Il rend particulièrement l'ambiance telle qu'on se l'imagine d'une petite ville de l'Amérique profonde des années 30... On a donc une atmosphère très lourde et presque malsaine.
Trav comme il préfère qu'on l'appelle vient tout juste de débarquer dans cette ville où il ne connaît personne, pas même sa tante Liza. Très vite il comprend que tout n'est qu'apparence dans cette ville, et qu'il faut surtout être comme tout le monde.
Lui qui vient d'ailleurs ne peut pas être comme tout le monde, et c'est pour ça qu'il va rapidement chercher la compagnie de ceux qui sont différentes, Nancy Wilcox et Anna Blaise.
Parallèlement à l'histoire de Travis on suit "L'Os", un étrange vagabond qui voyage clandestinement de train de marchandises en train de marchandises comme on peut voir dans les films et dont on se doute qu'il va avoir un lien avec les autres personnages à un moment donné.
En fait, on a l'impression pendant la majeure partie du roman d'être dans une simple histoire de littérature générale,qui en temps normal n'aurait rien de spécialement attirant. Pourtant il y a un quelque chose subtil qui fait qu'on continue, qu'on accroche à l'histoire. Ainsi, au bout du compte, même si on est pas forcément surpris par ce qui se passe, on ne regrette pas d'être allé jusqu'au bout, et d'avoir si intensément partagé les émotions des héros.
Au final, ce n'est certainement pas le meilleur roman de l'auteur, mais il reste intéressant et plaisant à lire, et permet de voir l'évolution de son style.

130e Folie : Fragment

Fragment
de
Warren Fahy

Imaginez : il y a 500 millions d'années, un fragment du continent originel part à la dérive au coeur du Pacifique. Là, une faune et une flore frénétiquement vivantes vont se développer en suivant des règles d'évolution qui défient toutes les théories scientifiques. Et lorsque, de nos jours, un navire aborde pour la première fois cette île étrange - peuplée de formes de vie aussi dangereuses que stupéfiantes, le choc du face-à-face va nous conduire dans un monde que nul n'aurait pu concevoir.

Le résumé est celui de l'édition grand format, parce que celle de l'édition J'ai Lu comporte une erreur et en plus a tendance à spoiler un peu.
Ce livre est un coup de coeur. On a là de la bonne SF efficace, même de la Hard-SF au vu du nombre d'explications scientifiques parsemées dans le livre. Mais pourtant, elles sont toujours expliquées de façon très simple, bien plus simple que dans la plupart des livres de Hard-SF où il faut déjà avoir une idée de quoi on parle. Du coup j'ai presque envie d'appeler ça de la "Soft-Hard-SF" (oui je sais c'est nul comme nom).
L'histoire, comme le dit le résumé, est la découverte d'une île où personne n'a posé les pieds depuis qu'elle s'est séparées des autres terres il y a des millions d'années. Et voilà qu'un beau jour cette île est découverte. Bien évidemment, on va envoyer du monde pour l'explorer, mais c'est sans compter sur le fait que la vie a connu une évolution tout à fait inédite sur ce petit morceau de rocher, et les ennuis vont commencer.
Le style de l'auteur est vraiment très bon, ses descriptions de la faune et de la flore sont tout à fait convaincantes et précises, très visuelles, je dois dire que je n'avais aucun mal à imaginer tout ce dont il parlait.
L'auteur amène très bien son histoire, parce que je ne voyais pas où il voulait en arriver, et je dois dire que vers la fin j'ai été vraiment surpris par certaines choses, parfois en bien, parfois en moins bien... Certaines décisions dans l'histoire ne me paraissent pas logiques et m'ont un peu énervé. Mais rien de suffisamment important pour gâcher l'histoire.
Au final on a là un très bon livre de SF que je recommande à tous, même ceux qui pourraient avoir peur de lire des théories scientifiques, tant encore une fois celles-ci sont parfaitement bien expliquées pour être accessibles au plus grand nombre. Tout est réuni pour faire un très grand livre, une bonne idée de base, une bonne écriture, du suspens, des personnages attachants, de l'humour et une bonne conclusion.
Les droits du livre ont été achetés pour une adaptation cinématographique qui serait déjà en préparation, et l'auteur va sortir une suite. (Note : Il est d'ailleurs étrange je trouve de constater qu'aux États-Unis, ce livre est considéré comme un Thriller.)

129e Folie : The Dresden Files, book 05 : Death Masks


Harry Dresden, Chicago's only practicing professional wizard, should be happy that business is pretty good for a change. But he also knows he's getting more than he bargained for.

A duel with the the Red Court of Vampires' champion, who must kill Harry to end the war between vampires and wizards...

Professional hit men using Harry for target practice...

The missing Shroud of Turin...

A handless and headless corpse the Chicago police need identified...

Not to mention the return of Harry's ex-girlfriend Susan, who's still struggling with her semivampiric nature. And who seems to have a new man in her life.

Some days, it just doesn't pay to get out of bed. No matter how much you're charging.


Mon premier livre en anglais. Un Harry Dresden parce que j'avais décidément du mal avec la traduction française, mais que je voulais continuer à suivre notre détective magicien. Hé bien au final ce n'était pas si compliqué que ça, je n'ai pas eu de soucis particuliers de compréhension et je n'ai pas eu besoin de chercher de mots dans le dictionnaire.
L'histoire en elle-même est toujours aussi sympa, et on a toujours autant de plaisir à retrouver ce bon vieux Harry, qui est décidément probablement le magicien le plus poissard au monde. Encore une fois, les ennuis s'accumulent autour de lui, et on se demande bien comment il va s'en sortir. Entre une enquête pour Murphy, une affaire qu'il a accepté de prendre à propos du vol du Suaire de Turin, un duel avec un vampire qui peut décider de bien des choses, des démons à affronter et Michaël le chevalier de la Croix qui ne souhaite pas que Harry s'en mêle, notre bon vieux Dresden n'aura pas le temps de s'ennuyer.
L'action est omniprésente, il n'y a pratiquement pas de temps mort, on passe d'un problème à l'autre, mais tout cela comme si c'était parfaitement naturel et normal. Le rythme fait que j'avais du mal à lâcher le livre. Je voulais toujours savoir ce qui allait se passer ensuite, j'avais comme une frustration quand je devais poser le livre pour faire autre chose.
Lire en VO m'a permis de découvrir l'humour d'Harry dans le texte, humour qui même s'il n'est pas toujours hilarant, passe beaucoup mieux en Anglais que dans une traduction/adaptation en français. J'ai repéré certains jeux de mots notamment, qui ne peuvent pas être traduits de façon littérale, et qui même adaptés, risquent de perdre beaucoup de sens.
Au final, je me suis encore une fois bien régalé à suivre les aventures de ce cher Harry Dresden, et il est certain que je lirais la suite.
Ce livre a été lu en Lecture Commune avec : Frankie, Yumiko, Heclea

128e Folie : L'École des Chats, intégrale, tome 1 et intégrale, tome 2


"Les chats qui ne jouent pas pendant les cours seront punis !"
Drôle d'école que cette École des Chats, où il est très recommandé de jouer pendant les cours, et où l'on apprend l'histoire des chats et de la magie !
Nouvel élève de la classe de Cristal, Brin-d'Osier ne tarde pas à devenir très ami avec Mandragore, un grand matou fier de ses muscles, et Mot-d'Amour, une ravissante et espiègle chatte. Or, un lieu mystérieux les attire plus que tout : la Grotte de Cristal, où est enfermé le redoutable Chat Noir, le roi des chats-ombres qui menacent d'engloutir le monde dans les ténèbres. Un jour, les trois amis relèvent le défi : il s'agit, ni plus ni moins, de pénétrer dans la grotte interdite ! Les voilà qui entrent avec précaution dans la grotte d'où leur parviennent des gémissements à donner la chair de poule...


Je dois dire que j'avais pris ces livres plus par curiosité que par une forte envie de les lire. Hé bien au final, je dois dire que je ne regrette pas du tout cet achat. Ce sont des livres jeunesse certes, et ça se voit car les caractères sont assez gros, de plus, assez souvent le texte ne remplit pas toute la page. Les livres sont abondamment illustrés (de façon très jolie d'ailleurs), mais sur certaines pages il y a du texte sur le bas des illustrations ce qui ne facilite pas la lecture. Du coup, pour de jeunes enfants qui ne sont pas forcément très à l'aise avec la lecture.
Mais pour ma part c'est bien le seul point négatif que je trouve à ces livres. L'histoire est très sympa et très originale. On commence par découvrir Brin d'Osier par l'intermédiaire de son petit maître Minjun qui reçoit une lettre écrite par son chat justement. En effet, celui-ci est parti de la maison depuis quelques jours. Celui-ci lui révèle qu'il est en fait parti à l'école des chats... Ensuite on suit Brin d'Osier et ses amis de l'école des chats où ils apprennent la magie afin de pouvoir combattre les chats-ombres...
On a donc à faire à de la fantasy jeunesse très sympa, vue du niveau des chats. Il n'y a pas vraiment de gros suspens ou de moments fortement dramatique car l'écriture est simple et efficace et qu'elle s'adresse en priorité à des enfants, mais elle tient suffisamment en haleine pour avoir toujours envie de tourner la page afin de savoir ce qui va se passer ensuite.
Les rebondissements sont assez bien amenés et j'ai moi-même été surpris deux ou trois fois par l'évolution de l'histoire ou certains événements que je n'avais pas vu arriver.
L'auteur profite également du fait que les principaux héros sont des chats et que le public visé soit des enfants, pour glisser quelques messages écologiques dans le texte. Principalement des incitations à faire attention à la surconsommation et à la production abondante de déchets que nous faisons. Mais c'est fait de manière assez légère, et même si évidemment les chats râlent contres les hommes, il n'y a pas de ton trop moralisateur.
En tout il y a cinq livres, regroupés ici en deux intégrales, trois livres dans la première et deux la seconde. Ce découpage en livres me semble assez artificiel, et assez étrange. Car lorsqu'on termine un livre et qu'on commence le suivant, on reprend exactement au moment où on s'était arrêté dans le livre précédent. Du coup je n'ai pas vraiment eu l'impression que cela se justifiait...
Au final, c'est une sympathique découverte, fraîche et divertissante. De plus malgré l'épaisseur des livres, cela se lit extrêmement rapidement, et en une journée pour chaque on les a finis.
L'histoire se termine bien et nous invite à poursuivre l'aventure avec Brin d'Osier et ses amis dans une suite appelée "Les nouvelles aventures de l’École des Chats" en trois livres ou une intégrale, suite elle-même suivie d'une dernière trilogie appelée "Les dernières aventures de l’École des Chats", suites que j'achèterais probablement un jour pour découvrir ce qui va arriver à nos amis chats.

127e Folie : Batwoman: Elegy

Batwoman: Elegy
de
Greg Rucka et James H. Williams III

She is the Batwoman. Gotham City's newest protector and battling her at every turn of her still-young crimefighting carrer is a crazed cult called The Religion of Crime. Led by a Lewis Carrol-quoting madwoman known only as Alice. They plan to turn Gotham City into a Wonderland of carnage.

Ce comic est une grosse claque au niveau des dessins déjà. Les dessins sont tout simplement magnifiques, et il y a un jeu de couleurs, un choix qui est fait qui met toujours en avant Batwoman, elle se détache toujours du reste du dessin.
L'histoire n'est pas en reste, Batwoman se trouve face à des ennemis particulièrement cinglés qui ont pour projet ni plus ni moins que de supprimer l'intégralité de la population de Gotham City.
Par contre, on est un peu perdu si on a pas lu les épisodes de Détective Comics où elle apparaît, (épisodes parus en France dans la revue Batman de Panini Comics) vu qu'au départ il est fait allusion à ce fameux culte et on nous rappelle qu'il a tenté de l'assassiner. Passé ce moment de léger égarement, on rentre très vite dans l'histoire.
C'est une héroïne atypique, car c'est son père qui se charge de soigner ses blessures, et de lui fournir de l'équipement. Il connaît ses activités de justicière et l'aide à les faire du mieux possible.
La narration est dynamique, ça bouge beaucoup, l'histoire se base surtout sur l'affrontement entre Batwoman et Alice, donc il y a beaucoup de cases resserrées sur les deux ennemies.
On essaye de comprendre en même temps que Batwoman ce qu'Alice peut bien lui vouloir, pourquoi elle semble déterminée à la tuer.
Le dénouement final est très surprenant et très bien amené. Et à sa lecture on se dit qu'on aurait pu le deviner par la construction et la disposition de nombreuses pages de l'album. Construction et organisation des cases qui est d'ailleurs parfois un peu compliqué à suivre.
La deuxième partie du livre, nous conte les origines de Batwoman, qui elle est et comment elle en est arrivé à devenir une justicière masquée. L'action est beaucoup moins présente, mais l'histoire est intéressante, et permet de mieux comprendre le personnage.
Au final, on a là un très bel album avec une très bonne histoire, et des dessins somptueux. Pour ceux qui seraient intéressés, il est disponible en français chez Panini.

126e Folie : Justice Society of America, book 7 : Axis of Evil

Justice Society of America, book 7 : Axis of Evil
de
Bill Willingham, Travis Moore et Jesus Merino

The Justice Society of America is struggling to adapt, both to their new headquarters and the defection of half their squad to the new JSA All-Stars. But things go quickly from bad to worse with the arrival of the nefarious Fourth Reich.

Striking with a brutal blitzkrieg, the Nazi super-villains overwhelm the unsuspecting Justice Society, murdering one of their most powerful members in their opening barrage and using the Darkness Engine to nullify everyone else's powers.

In the future, the battle is lost, the war is over, and the new American Reich controls the entire nation. Trapped in a prison camp, with their de-powered allies regularly executed, can the remnants of the Justice Society change history and save America?


Premier tome de la JSA après la scission en deux équipes. On retrouve donc ici principalement la "vieille garde", (surnom que se donnent eux-mêmes les trois principaux meneurs de l'équipe) et ceux situés entre eux et les plus jeunes ayant décidés de partir.
La première histoire est sympathique mais sans plus, il a surtout pour avantage d'avoir permis au nouveau Dr Fate de visiblement mieux comprendre le fonctionnement de ses pouvoirs.
Les épisodes suivants par contre, sont nettement plus intéressants. Ils forment un arc narratif de six épisodes et démarre brutalement vingt ans après les évènements du premier épisode. On y voit un Mister Terrific avec vingt ans de plus s'adressant à une mystérieuse femme et lui disant qu'il va lui expliquer "ce qui s'est passé le jour où Green Lantern/Alan Scott est mort et où les autres ont été capturés".
Ainsi tout le début de l'histoire est un flash-back revenant sur des évênements ayant eu lieu dans ce qui est normalement le présent de la JSA. Grâce à ce récit, nous comprenons que la JSA a eu maille à partir avec l'équipe de super-vilains se faisant appeler le 4e Reich, (nom qui annonce tout de suite quels sont leurs idées) et qu'ils ont perdu.
Cette défaite a entrainé l'émergence d'un "Reich Américain"... Et on suit donc toutes les conséquences de cette défaite... C'est l'occasion de voir certains héros avec vingt ans de plus, et il faut reconnaître que pour la plupart c'est assez bien vu. Bien évidemment, nos héros vont tenter de changer le cours des choses...
L'idée de base de cet arc n'est pas sans rappeler le célèbre arc des X-Men de Marvel "Days of future past" qui voit les X-Men ou ce qu'il en reste dans un futur apocalyptique et luttant pour essayer de faire en sorte qu'il n'ait jamais lieu.
Mais je dois dire, que bien que l'idée soit assez similaire, ce n'est pas non plus une copie, et le scénariste se tire plutôt bien de ce qui aurait pû être un simple copier-coller.
Au final, c'est donc un album qui vaut le coup d'oeil, l'histoire est bien traitée et les dessins sont plutôt réussis.

125e Folie : JSA All-Stars, book 1 : Constellations

JSA All-Stars, book 1 : Constellations
de Matthew Sturges et Freddie Williams II

The members of the Justice Society of America - the orginal super-hero team - have always served as mentors for succeeding generations of heroes, giving their younger members the benefit of their hard-won wisdom and experience.

Now, a handful of today's best and brightest have split from their mentors to forge a new super-team outside the security of a unified JSA - and their new group's fragile structure is about to be tested well past its breaking point.

An all-new Injustice Society has emerged, and its mysterious leader seems to have special plans for one All-Star in particular. Will the rest of the team be able to rise to the challenge? Or will they end up burning too bright - and too fast?


La JSA s'est scindée en deux équipes suite à de sérieux désaccords entre les membres. Ce sont principalement les jeunes membres qui sont partis accompagnés de quelques membres plus expérimentés comme Power Girl, Hourman ou Stargirl qui est très jeune mais bien plus expérimenté que tous les autres...
Autant le dire tout de suite, ce premier tomme de cette nouvelle série n'est pas franchement une fantastique réussite... Le dessin m'a un peu gêné au début, j'ai trouvé que certains personnages étaient déformés par rapport à ce qu'on peut voir d'habitude. Au fil de l'album on finit par s'y faire, mais en regardant attentivement on voit que ce n'est pas tout à fait ça...
L'histoire ensuite... Dans le tome de Justice Society of America qui précède ce premier JSA All-Stars, on nous expliquait que les jeunes partaient parce qu'ils voulaient être plus actifs, ne pas forcément attendre qu'on les attaque...
Pourquoi pas, l'idée était bonne (même si déjà tenté plusieurs dans d'autres comics et ayant rarement fonctionné). Le souci c'est qu'en fin de compte on retrouve une équipe qui attend de se prendre des coups pour réagir...
Alors certes on a bien Magog le militaire qui réagit plus que les autres, mais voilà, c'est là que ça coince... Il réagit en sortant une arme à feu et en plus il a l'intention de tuer son ennemi !!
Heureusement les autres ne sont bien évidemment pas d'accord, et l'en empêchent, mais le truc n'est pas crédible une seconde !!! Surtout pour un type qui est l'équivalent d'un demi-dieu !! Vous imaginez vraiment un gars qui a une espèce d'armure qui lui protège en partie le corps et qui possède un sceptre qui peut tirer d'énormes rafales d'énergie aller s’embarrasser d'une arme à feu...
Et puis on est dans l'univers "normal" de DC quoi. Magog est un personnage certes peu sympathique mais relativement important pour l'équipe, et cela va à l'encontre des convictions de bases de n'importe quel super-héros...
En plus, les héros DC ont forcément l'exemple de Wonder Woman qui a été contrainte de tuer un vilain qui pour le coup représentait une véritable menace puisqu'il contrôlait Superman, et malgré le fait qu'il n'y avait pas d'autre choix, elle en a payé le prix auprès du public...
Donc voilà, au final, on a un album avec un gros morceau pas crédible du tout, le reste est assez bien mené, même si on accroche pas autant que quand il y avait toute l'équipe, le dessin bien que bizarre au début n'est pas mal, mais le tout est loin de faire un album inoubliable. On le lit pour le plaisir de retrouver les personnages, mais pas grand-chose d'autre... Dommage...

124e Folie : Le Cycle de Mars, tome 1 : La Princesse de Mars


Projeté mystérieusement sur la planète Mars, John Carter découvre un monde merveilleux mais aussi terrifiant. Fait prisonnier par les terribles hommes verts de Thark, il tombe amoureux d'une belle captive, Dejah Thoris, la princesse d'Hélium. Et ensemble, ils s'évadent, mais... au-delà des murs rôdent des créatures monstrueuses et des dangers inconnus !

Voilà le premier roman du cycle de Mars écrit par Burroughs, le père de Tarzan. Ce cycle est assez méconnu des lecteurs de science-fiction et c'est assez dommage.
Certes le texte a un peu vieilli, après tout en 2012 on fêtera son centenaire, mais rien de trop dramatique.
On suit donc John Carter ancien officier sudiste (mais visiblement pas raciste) qui d'un seul coup, sans qu'il sache comment se retrouve sur Mars (ou plutôt Barsoom puisque c'est ainsi que ses habitants l'appellent), et qui se retrouve à la merci de créatures grandes de plus de trois mètres, dotés de deux paires de bras et d'une paire de jambes, à la peau verte. Mais la différence de pression et de gravité vont jouer en sa faveur, et il parviendra à sauver sa vie. C'est donc ainsi que démarrent assez vite les aventures de John Carter sur Mars.
Aventures qu'on suit avec grand plaisir, car l'histoire est bien construite, avec plein de rebondissements, et justement beaucoup d'aventures. On sent assez bien le feuilleton paru dans un magazine pulp de l'époque, mais encore une fois, je trouve que contrairement à d'autres romans, il n'a pas vraiment vieilli, et est presque intemporel.
Les femmes risqueront peut-être de tordre le nez parfois à la lecture de passages concernant leur genre, mais si on le replace dans le contexte de l'époque, il me semble être relativement peu mysogine et surtout pas tellement du genre "la femme doit rester à la maison". Alors certes, la femme est décrite comme faible et fragile, mais il la rend forte et dotée d'un caractère honnête et droit.
On s'amusera par contre de certains détails, comme l'évocation des fameux "canaux martiens" ou d'une mention comme quoi il n'y a guère de montagnes sur Mars, tout au plus quelques hautes collines, alors qu'aujourd'hui on sait qu'elle abrite la plus haute montagne du système solaire. Le fait aussi, qu'il est évident que le texte a été écrit à une époque où l'aviation était quasi-inexistante voir inconnue pour beaucoup de monde quand on voit la surprise de John Carter lorsqu'il découvre des "aéronefs"...
La fin de ce premier roman, m'a également donné l'impression que Burroughs voulait que le roman puisse se suffire en lui-même, peut-être dans le cas où il n'aurait pas marché auprès du public.
Au final, nous avons là un roman de science-fiction qui par son traitement et les aventures contées, pourrait également s'apparenter à la fantasy d'aujourd'hui. Cela s'explique aisément par le fait qu'à l'époque science-fiction et fantasy ne faisaient qu'une, il n'y avait pas encore eu cette séparation que nous connaissons de nos jours.
C'est donc là un roman bien écrit, plein d'aventures qu'on prend grand plaisir à lire et qui n'a finalement pas tant vieilli que ça. On aimerait qu'il soit réédité pour permettre sa lecture à un plus grand nombre.
A défaut de le découvrir en livre, on pourra le découvrir en livre avec une adaptation en film par les studios Disney et qui sortira en 2012, même si pour l'instant pour ma part, j'ai encore un peu peur de ce que cela va donner.

123e Folie : Love is in the airguitare

Love is in the airguitare
de
Yann Le Quellec et Romain Ronzeau

C'est bien connu, pour emballer les filles, rien de mieux que de savoir jouer de la guitare. Pas de chance pour Paul qui n'est pas très doué en drague et encore moins avec une guitare entre les mains. Mais pour les yeux de la belle Julie, il se met en quête de devenir champion du monde d'Air Guitare ! Sous la houlette du vieil Ernest commence un entraînement intensif aux méthodes très spéciales...

Je suis tombé sur cette BD complètement par hasard en magasin. La couverture avec le gars qui saute a attiré mon oeil. Du coup je me suis approché, et j'ai vu le titre... Je dois dire que l'air guitare est un truc qui me laisse sceptique. J'ai ouvert le bouquin pour voir de quoi ça parlait, et le graphisme et l'histoire pourtant assez banale m'ont accrochés assez vite. C'est comme ça qu'au bout de trois pages je suis allé m'asseoir avec le bouquin pour le lire en entier.
L'histoire n'est pas forcément très originale, un ado qui essaye d'impressionner une fille, c'est du vu et revu. Mais pourtant, dans cette BD, j'ai trouvé que c'était traité de façon originale. Déjà par le biais de l'air guitare qui n'est pas un sujet qu'on voit traité tous les jours, et ensuite par le biais du dessin.
A première vue, celui-ci n'a rien d'extraordinaire, pourtant il y a un superbe jeu avec les couleurs tout au long de l'album, une opposition entre des morceaux en gris ou en noir et blanc et des morceaux tout en couleurs, qui carctérise les différents personnages, et l'évolution de Paul au fur et à mesure des pages. De plus les personnages sont particulièrement expressifs ce qui fait que les émotions passent vraiment bien et qu'on a envie de savoir ce qui va arriver à ce brave Paul.
Il est difficile de classer cette BD dans une catégorie comme on le fait habituellement. Elle tient à la fois de l'histoire d'amour, du drame, du comique, en fait je crois que c'est ce que certains appellent "une tranche de vie"... En tout cas pour ma part, j'ai vraiment été séduit par cette BD qui sort complètement de ce que je peux lire d'habitude...

122e Folie : Les psaumes d'Isaak, tome 3 : Antiphon


Les temps anciens ne sont pas morts. Les sbires des rois-sorciers s’opposent toujours à l’ordre androfrancien.
Nebios, l’adolescent qui a assisté à la destruction de Windwir, sillonne les déserts du monde à la recherche de la Grande Bibliothèque. Tandis que le fantôme de son père lui apparaît pour le mettre en garde, il est pourchassé par d’étranges guerriers.
Jin Li Tam, la reine des Neuf Maisons Sylvestres, affronte quant à elle des ennemis au sein de ses fidèles. Ces derniers affirment que son fils est l’Enfant de la Promesse annoncé par leurs Évangiles. Ils sont persuadés que l’avènement de l’Impératrice Écarlate est imminent.
Tapis dans leurs abris, les derniers survivants de l’ordre androfrancien se préparent à répondre à la mélodie qui s’échappe d’un croissant argenté dans le Désert Bouillonnant…


Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat entre :
Bragelonne ET Livraddict

Merci aux éditions Bragelonne qui m'ont permis de découvrir le troisième tome des Psaumes d'Isaak, série Fantasy toujours aussi bonne. De nombreuses surprises et découvertes dans ce troisième tome qui retrouve un rythme un peu plus calme que le deuxième. Plus calme mais pas pour autant ennuyeux. A vrai dire, une fois le livre commencé on a du mal à le lâcher. Je me rends compte que je dis cela souvent, mais là je me suis forcé par moments à poser le livre et à faire autre chose pour faire durer plus longtemps le plaisir de l'histoire, sinon je crois qu'en deux jours je l'aurais eu fini. Si on accroche à l'histoire il se lit très vite, deux trois jours tout au plus. Le style d'écriture est simple sans pour autant être simpliste, les mots et le rythme coulent aisément et on tourne les pages à une vitesse incroyable sans même s'en rendre compte.
Vous l'aurez compris, j'ai été une fois de plus complètement conquis par l'écriture de Ken Shcoles qui nous transporte dans les Neuf Forêts et dans le Désert Bouillonnant avec une facilité déconcertante. On retrouve comme pour les deux premiers tomes cette focalisation interne qui passe de personnage en personnage et qui donne probablement cette grande originalité au roman. On retrouve avec plaisir tous les personnages des deux tomes précédents : Rudolfo, Jin Li Tam, Pétronus, Hivers, Neb, Vlad Li Tam, auquel s'ajoute pour la première fois Charles, le "père" d'Isaak. Un personnage d'ailleurs très intéressant à suivre, on voit ainsi l'évolution de ses relations avec les mécaserviteurs et en particulier avec Isaak.
Les "méchants" de l'histoire son également très bien décrits, très ambigus, très incompréhensibles. Leurs motivations semblent être sincères, mais on trouvera forcément horribles leurs méthodes pour arriver à leurs fins. Malgré tout, bien qu'on les déteste, il semble pourtant difficile de ne pas avoir une espèce de sympathie étrange pour eux.
L'histoire apporte son lot de surprises et de découvertes, et je dois dire que je ne m'attendais à aucune d'entre elles. Elles sont conséquentes, expliquent beaucoup de choses sur les événements passés et leur donnent une perspective nouvelle. A la fin du précédent tome, on avait déjà la suggestion de certaines de ces révélations, mais certaines d'entre elles sont aussi choquantes pour nous qu'elles peuvent l'être pour les personnages. L'histoire de Neb/Nebios est particulièrement intéressante, parce que plus elle avance, plus on se rend compte que le monde qu'a imaginé Ken Scholes est loin d'être aussi simple qu'il n'y paraît au premier abord, et ce que l'on découvre pose encore plus de questions, et une fois de plus nous fait regarder tous les événements passés d'une toute nouvelle façon.
Au final on a là un très bon livre, qui renouvelle complètement l'histoire qui nous était contée depuis le début, et qui du coup nous fait douter de tout ce qu'on tenait pour acquis. On referme alors ce troisième tome frustré de ne pas pouvoir lire la suite immédiatement. En effet, il va falloir attendre un peu, puisque le quatrième tome n'est pas encore paru aux États-Unis. Mais nul doute que ce futur quatrième tome trouvera sa place parmi mes livres lorsqu'il sera traduit.

121e Folie : Temps sans frontières

Temps sans frontières
de
Liliane Korb

Paris, octobre 1989...
Dans un chantier de démolition, David explore un vieil hôtel en ruine et brusquement c'est la chute...
David se retrouve dans un univers étrangement froid et silencieux. Pas un bruit de voitures, nul crissement de freins, rien de commun avec le vacarme des rues parisiennes qu'il connaît. David croit d'abord à un décor de cinéma, mais le canon tonne et de vrais obus tombent sur la capitale assiégée. A quelle époque appartient ce chien famélique et hirsute qui suit partout David ? Et qui est Léonard, ce garçon avec lequel il commence par se battre ?


Voilà une relecture d'un livre qui m'avait beaucoup plu lors de sa première lecture à l'époque de sa sortie il y a plus de vingt ans. Et je dois dire que la relecture m'a bien fait retrouver le plaisir que j'avais eu à l'époque.
On suit donc David, qui est un garçon ordinaire d'un peu moins de 12 ans, avec des soucis ordinaires pour son âge, comme les notes à l'école, les amis, et ce genre de choses.
Jusqu'au jour où il découvre une sorte de mystérieux tunnel sous un vieil hôtel en ruines voué à la démolition. Et là il se retrouve à un endroit qu'il ne reconnaît pas et où les gens lui parlent d'une manière et de choses qu'il ne connaît pas plus.
Il fera plusieurs allers et venues entre cet endroit et le quartier où il habite et qu'il connaît si bien. Et si au début il pense être sur le tournage d'un film, il est ensuite convaincu qu'on cherche à se moquer de lui quand il entend les choses qu'on lui raconte. Choses qui lui semblent aussi invraisemblables les unes que les autres...
Lorsqu'il retourne chez lui, il essaye d'en parler à ses parents, puis à son meilleur ami, mais personne ne le croit, tout le monde pense qu'il invente...
C'est en partie ça d'ailleurs qui le convainc d'y retourner plusieurs fois, et il finit par comprendre la vérité, il a bel et bien "atterri" à une autre époque...
Je n'en dirais pas plus pour ménager l'histoire.
Au final, on a un petit roman jeunesse fantastique fort sympathique qui se lit très vite, et qui pour ma part m'avait bien marqué puisque même 20 ans après j'en conservais de larges souvenirs. Une chose est cependant frustrante, la manière dont l'auteur a terminé l'histoire, qui pour moi fait un peu trop "je ne savais pas comment finir alors je torche ça en cinq minutes"... Et le paragraphe final à la limite du moralisateur aurait pu être tourné différemment. Mais ça reste une sympathique histoire fantastique agréable à lire.

120e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 06 : Et les Martiens invitèrent les hommes


Avec ce sixième tome des Conquérants de l'impossible, Ebly nous livre enfin un vrai récit de science-fiction du début à la fin. Et quel meilleur cadre pour un vrai premier récit de science-fiction que la planète Mars.
Voilà donc nos trois héros qui s'embarquent dans une soucoupe volante terrestre dont la destination est Mars, en vue d'une mission d'exploration.
Nos héros ne s'encombrent pas de scaphandres, ils ont la chance de connaître une docteur qui a mis au point une méthode pour pouvoir aller dans des endroits "hostiles" sans appareils.
Une fois sur Mars, ils vont bien entendu rencontrer diverses races de martiens, plus ou moins amicaux, avec qui il sera plus ou moins faciles de communiquer, certains par une forme de télépathie, d'autres par une langue martienne qui semble commune à plusieurs races.
L'histoire est intéressante et bien développée, avec des rebondissements, des moments de suspense et de doute. Les idées sont plutôt bonnes, bien que forcément un peu datées, mais par contre relativement dans l'esprit de l'époque, le livre datant de 1974 (il faudra attendre à peu près deux ans, pour avoir vraiment les premières informations sur la surface de la planète). Mais encore une fois Ebly est un auteur jeunesse donc en le lisant en ayant cela à l'esprit, on a là un formidable récit de science-fiction très bien construit.
On regrettera que les Conquérants n'aient pas eu l'opportunité d'explorer plus avant la planète, ou qu'Ebly n'ait jamais pensé à donner une suite à cette histoire qui pourtant aurait tout à fait été légitime et probablement été plébiscitée par les jeunes lecteurs de l'époque s'ils avaient eu l'opportunité de faire connaître leur avis.
Au final c'est donc un très bon récit de science-fiction que nous livre l'auteur, avec tous les ingrédients très bien exploités d'une bonne histoire, on regrettera peut-être le "manque" de suite ou de véritable fin, qui toutefois permet d'imaginer ce que l'on veut sur les choses non dévoilées.

119e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 05 : Pour sauver le Diamant Noir


Par sept mille mètres de fond, le Diamant Noir, un des plus beaux joyaux du monde, gît dans les profondeurs de l'Atlantique.
L'avion qui transportait le précieux bijou, enfermé dans un coffre blindé, s'est écrasé dans la mer des Sargasses. On ignore le point de chute de l'appareil. L'endroit est inaccessible pour des hélicoptères et des scaphandriers.
Habitués aux opératons impossibles, Serge et ses amis Xolotl et Thibault prennent une incroyable décision : « Nous sauverons le Diamant Noir pour le remettre au Musée du Louvre. » Leur plan de campagne : un stratagème qui défie l'imagination.


Ce tome 5 des Conquérants de l'impossible innove par sa narration à la première personne par Serge, là où les précédents étaient tous en narration externe. Et il faut reconnaître que ça donne un rythme différent à l'histoire. Là où on se contentait d'être spectateur externe à l'action ou même simplement quelqu'un à qui on raconterait l'histoire après coup, cette nouvelle forme de narration permet d'avoir l'impression de prendre part à l'aventure. On a l'impression d'être à la place de Serge. Du coup, on ressent plus fortement les ennuis qui peuvent arriver à nos trois héros.
Une autre bonne chose à mon sens, c'est l'absence de Raoul et Marc (absence qui sera d'ailleurs définitive, on ne reverra jamais ces personnages), qui n'apportaient pas grand-chose au groupe, surtout Raoul personnage un peu trop moralisateur et trop prudent. La disparition de ces deux personnages, permet d'ailleurs de renforcer certains traits de caractères qu'on avait commencé à apercevoir dans les tomes précédents chez Serge, Thibaut et Xolotl. Serge devient ici pour de bon le meneur du groupe, Thibaut est l'homme fort avide d'action, et Xolotl le sage sur qui on peut toujours compter.
L'histoire en elle-même n'est pas forcément la meilleure de toutes même si elle reste sympathique. Nos trois amis ont donc pour projet de sauver le Diamant Noir et de le remettre au musée du Louvre. Mais pour ça ils ne vont pas essayer de plonger pour le récupérer, ce serait trop "simple", non ils vont remonter le temps pour le sauver avant qu'il ne s’abîme à jamais.
La première partie de l'histoire est consacrée principalement aux préparatifs et à la mise en place du plan destiné à récupérer le Diamant Noir. Elle est intéressante mais un peu longue étant donné qu'il n'y a pas vraiment d'action.
La deuxième partie par contre, a l'avantage d'amener de l'action et un peu de suspense avec la mise en application du dit plan et une surprise qui pour le coup amène réellement l'aspect science-fiction qui manquait dans la première partie.
Du coup la fin est nettement plus intéressante et d'un certain côté plutôt marrante.
On voit encore une fois que le style de Philippe Ebly est encore en cours d'évolution. Dans les précédents tomes, il partait d'un postulat de science-fiction et développait ensuite ce qui ressemblait plus à de l'aventure. Ici, il part d'un postulat de science-fiction et en plus n'hésite pas à la faire intervenir à nouveau et de manière plutôt bien trouvé.
En conclusion, Philippe Ebly signe ici un bon roman qui s'approche enfin d'un "vrai" récit de science-fiction. Son style évolue toujours de manière positive, et on prend toujours autant de plaisir à retrouver Serge, Thibaut et Xolotl.

118e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 03 : L'Éclair qui effaçait tout


« Regarde ! Une légion romaine précédée de cavaliers ! s'écrie Serge. On doit tourner un film dans les environs !... »
Serge et son compagnon Xolotl se dressent dans les hautes herbes, pour mieux voir...
Mais ils n'aperçoivent ni caméras, ni metteur en scène... Et ces légionnaires aux faces rudes n'ont pas du tout l'air de figurants. Soudain, une atroce angoisse saisit les deux garçons. Le formidable éclair qui tout à l'heure a embrasé le ciel, leur aurait-il fait perdre la raison ? Et pourtant, ils doivent en croire leurs yeux.
« Non, non ! murmure Serge, je ne me trompe pas ! Ce sont de vrais légionnaires romains... L'éclair nous aurait projetés deux mille ans en arrière ! »
Séparés de leurs compagnons, avec lesquels ils séjournaient à Rome, Serge et Xolotl comprennent alors que, par un phénomène inexplicable, ils ont été transportés au temps de l'empereur Trajan. Et ils auront bien du mal à survivre dans la Rome antique, eux, les garçons du XXe siècle !


On retrouve nos quatre amis des deux précédents tomes accompagnés en plus cette fois-ci de Thibaut. En séjour à Rome dans la propriété d'un ami du père de Serge, voilà que ce dernier et Xolotl se retrouvent transportés en pleine Rome Antique suite à un orage et à la foudre qui s'est abattue sur la maison.
Voilà le point de départ de l'histoire. Et on va donc principalement suivre nos deux "exilés" dans leur tentative d'adaptation à la vie Romaine. Philippe Ebly joue notamment sur le fait que le latin parlé par Serge est un latin purement "littéraire", en grande partie reconstruit d'après les écrits qu'il nous reste de l'époque. Ainsi le latin parlé à cette époque était probablement très différent et il est donc difficile à Serge de se faire comprendre.
On ne suit que très peu les trois autres en comparaison. Mais on les suit quand ils cherchent à comprendre ce qui est arrivé à leurs amis, et peut-être trouver un moyen de les ramener. C'est d'ailleurs dommage qu'on passe aussi peu de temps avec ceux restés dans le présent, parce que du coup on a un peu l'impression que tout va très vite pour eux. Ainsi, à un moment on nous donne une durée du temps écoulé depuis la "disparition" de Serge et Xolotl et on se rend compte que ça a duré plus que quelques jours, pourtant avec la manière dont le texte est écrit, les trois héros restants semblent résoudre toutes les difficultés en quelques jours à peine. (Bien que ce soit également valable pour les deux "voyageurs", l'effet est moins marqué.)
Encore une fois, quelques petits détails difficiles à croire, comme par exemple comment des gens rencontrés une seule fois d'assez loin et qui n'ont vu nos deux héros que de dos peuvent plus tard les retrouver et les reconnaître dans une ville aussi grande que la Rome Antique ? Pas impossible, mais tout de même assez peu probable. Ce ne sont que de petites choses comme ça qui peuvent faire un peu tiquer si on est pointilleux, mais encore une fois c'est un livre jeunesse et de toute façon l'histoire est tellement bien écrite, qu'on y prête à peine attention et qu'on passe dessus sans problèmes.
Le titre n'est pas forcément très bien trouvé non plus, parce qu'on se rend vite compte que l'éclair n'a rien "effacé" du tout. Tout au plus il a "déplacé des gens", ce qui est très différent. Mais on peut supposer que c'est un titre qui lui a été plus ou moins imposé par les éditeurs de l'époque qui trouvaient cela plus mystérieux.
Dans ce troisième tome, l'auteur profite de la séparation des personnages pour affiner encore le caractère des personnages. Ainsi Serge devient (par la force des choses ?) une sorte de décideur,et Xolotl une sorte de sage silencieux qui ne parle jamais pour ne rien dire. Ils deviennent ainsi plus intéressants, et on peut le dire sans faire de grosse révélation, bien plus proches des personnages qu'ils seront dans les autres tomes.
Au final, Philippe Ebly nous présente là encore, une très bonne histoire qu'on prend grand-plaisir à suivre. Les pages se tournent rapidement et on n'est pas sans parfois trembler pour nos héros. Une fois le livre terminé, on a hâte d'entamer le suivant pour savoir quelles autres aventures vont encore arriver à notre groupe d'amis.

117e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 02 : Celui qui revenait de loin


En explorant une grotte inconnue de la région des Causses, Serge et ses trois compagnons découvrent une salle aux parois couvertes de givre. Dans cette salle glaciale, un lac d'azote liquide, et dans ce lac un noyé...
S'agit-il vraiment d'un noyé ? Si l'on en juge d'après ses vêtements, le jeune homme du lac repose là depuis plus de six cents ans, mais le froid terrible du lac d'azote a pu le geler d'un seul coup, le maintenant peut-être en vie.
Aidés et conseillés par un médecin, les quatre garçons retirent l'inconnu du lac et tentent l'extraordinaire entreprise de le réanimer ! ...
Peut-on imaginer l'inimaginable ? Si ce rescapé du Moyen-Âge ouvre les yeux, comment réagira-t-il ?


Voici donc le deuxième tome des aventures des Conquérants de l'impossible. On retrouve donc Raoul, Marc, Serge et Xolotl pour une nouvelle aventure. Cette fois-ci on est plus clairement dans la science-fiction puisque comme l'indique le résumé il s'agit de tenter de "ressusciter" un jeune homme qui a en quelque sorte été cryogénisé. Inutile de chercher une quelconque vraisemblance scientifique dans les explications, ce n'est pas le propos du livre, car après tout c'est avant tout un livre jeunesse.
On suit donc à la tentative pour ramener à la vie l'inconnu avec les questions éthiques et philosophiques que cela pose, les difficultés auxquels les quatre garçons vont se trouver confrontés.
Je ne parlerais pas de la deuxième partie pour éviter de faire des révélations (même si on s'en doute bien) à ceux qui voudraient le lire.
Les quatre garçons ont chacun un caractère un peu plus affirmé que dans le précédent livre. Serge semble être le bricoleur du groupe, Raoul essaye de s'affirmer comme chef, Xolotl est très effacé et en retrait et Marc est une sorte de fonceur. Ainsi les quatre garçons se complètent, même si parfois j'ai trouvé Raoul assez agaçant pour ma part et un peu trop chef. Je crois d'ailleurs que Philippe Ebly a volontairement exagéré ces traits de caractère chez lui.
Le style d'écriture est simple, avec des phrases courtes, très proches de la façon dont on parle. Le vocabulaire par contre, et les tournures de phrases sont comme souvent chez Ebly parfois un peu bizarres dans la bouche de jeunes garçons d'une quinzaine d'années.
Au final, Philippe Ebly nous livre une fois de plus une histoire fort sympathique que l'on prend beaucoup de plaisir à lire, même si on peut peut-être regretter quelques longueurs dans la deuxième partie.

116e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 01 : Destination Uruapan


Abandonnés en plein désert du Mexique !
Voilà le sort de trois jeunes Français enlevés par des bandits. Ils succomberaient si un hasard providentiel ne leur faisait trouver un jeune Indien qui offre de les conduire jusqu'à la ville d'Uruapan, très loin, là-bas, au-delà de la Sierra Madre...
Les jours passent... La ville n'apparaît toujours pas, et l'attitude du guide devient de plus en plus étrange. A-t-il perdu son chemin, ou entraine-t-il volontairement les trois garçons sur une fausse piste ?
Les rescapés n'ont pas le choix : forcés de suivre leur inquiétant compagnon, ils s'enfoncent dans les solitudes semées d'embûches, espérant toujours voir surgir cette ville inconnue, qui semble un mirage au bout d'une prodigieuse aventure...


Voici le 1er tome d'une série de Science-Fiction Jeunesse, mais paradoxalement ce premier tome est le seul de la série à ne pas être de la Science-Fiction, mais plutôt de l'Aventure, avec une légère touche de ce qui peut passer pour du Fantastique sur la fin.
Les Conquérants de l'impossible est une série dont les tomes peuvent être lus individuellement et dans le désordre. Toutefois, pour mieux comprendre certaines petites choses, il est plus intéressant de les lire dans l'ordre de parution et donc de la série.
Dans ce premier tome, on découvre donc les personnages de Serge, Raoul et Marc, trois jeunes français qui ont vu quelque chose qu'ils n'auraient pas dû et qui ont été kidnappés et abandonnés. Et l'histoire va donc suivre leur nombreuses péripéties et aventures pour trouver un moyen de retourner chez eux.
L'histoire est sympathique, et on se prend vite "d'amitié" pour nos trois héros qui ont tous un caractère bien différent. L'histoire prend son temps pour avancer et en profite pour multiplier les embûches sur le chemin de nos amis. On s'inquiète avec eux, pour eux et on tourne les pages assez avides de savoir ce qu'il va leur arriver.
Évidemment, d'emblée, aujourd'hui on sait avec un regard d'adulte que s'agissant d'un livre jeunesse qui plus est écrit en 1971, il est plus que certains que nos trois héros s'en tireront tous, mais personnellement j'ai essayé de ne pas penser de cette manière, de retrouver mon esprit "d'enfant" et je dois dire que j'ai quand même douté (même si je connaissais déjà le livre).
C'est donc une histoire fort sympathique même si elle a un peu vieillie sur certains points. Les personnages par exemple font un peu trop polis et gentils par rapport à ce qu'on peut trouver aujourd'hui, et c'est une caractéristique qu'on retrouvera dans tous les livres de la série, mais à laquelle on se fait finalement.
On notera quelques incohérences aussi dans cette histoire, comme le fait pour ces trois jeunes de faire un périple pratiquement à travers tout le Mexique, alors que la logique aurait voulue qu'ils se dirigent vers une grande ville pour pouvoir contacter la France immédiatement. Mais là aussi finalement on accepte ça rapidement et on suit Raoul, Marc et Serge dans leur expédition.

115 e Folie : Le roi Corbeau, tome 2 : Will


XIe siècle, Angleterre. Will Écarlate a tout perdu. Archer accompli, il est devenu un membre éminent de la garde rapprochée du rebelle le plus célèbre. Mais au cours d'une tentative pour kidnapper le shérif Richard de Granville. Will est capturé et condamné à être pendu pour un crime qu'il n'a pas commis. À moins qu'il ne livre le Roi Corbeau et sa bande de hors-la-loi...

Voilà la suite du Roi Corbeau qui avait superbement démarré avec Robin. On a là un roman quelque peu différent, principalement raconté à la première personne par William Scatlocke dit "Will Ecarlate" en français, parce que "Scatlocke" est trop compliqué à prononcer pour les Normands.
Et là déjà j'ai un peu tiqué, en français on ne comprend pas bien le pourquoi de ce "Will Ecarlate", pour comprendre il faut regarder le même surnom en anglais c'est "Will Scarlet" dont la sonorité est très proche de "Scatlocke", du coup on peut se demander s'il était très judicieux de traduire ce nom, d'ailleurs c'est une idée étrange que de "traduire" un nom... (Surtout qu'il me semble que le public français connaissait déjà le nom de Will Scarlet). Tant qu'on est dans les histoires de traduction, il faudra m'expliquer pourquoi le shérif Richard de "Glanville" est devenu de "Granville" en français ?
Bon mis à part ces curiosités de la traduction, le livre est très bon. Et on prend grand plaisir à retrouver Bran, Iwan, Tuck et Merian. On découvre aussi Will qui n'était pas dans le premier tome. On s'aperçoit vite que c'est quelqu'un d'intelligent, de courageux et qui a un sens profond de la justice. En gros, tout ce qu'il faut pour lutter aux côtés de Bran. Le récit peut paraître un peu plus lent du fait que le récit nous est conté par un homme qui est enfermé en prison en attente d'être pendu. Mais on se fait assez vite à cette différence de rythme et de style avec le précédent tome, elle est là aussi pour marquer la différence entre Bran et Will.
Will raconte en fait son histoire à un moine envoyé pour recueillir son histoire dans un but pas très clair. C'est un personnage intéressant, parce qu'on note son évolution au fur et à mesure de ses discussions avec Will.
Lawhead nous sert une fois de plus un récit magistral qui continue à revisiter l'histoire de Robin des Bois avec brio. On se prend à rêver qu'il s'agit là de la véritable histoire de ce personnage si célèbre.
Une remarque, à la lecture du premier on pouvait avoir des doutes sur le fait qu'il s'agisse ou non d'un récit que l'on pourrait classer en Fantasy. Pour ma part, à la lecture du deuxième tome, je suis convaincu qu'il s'agit plutôt d'un récit d'Aventure. Et un très bon récit d'Aventure qui nous entraîne au cœur de la forêt avec Bran et les autres, et qu'il est difficile de poser une fois entamé.

114e Folie : Green Hornet Year One, book 1 : The Sting of Justice


"Roaring to adventure from the Golden Age of radio, comes one of America's first superheroes--the Green Hornet! The time period is the 1930s and Chicago is ruled by a criminal empire that answers to no one and even holds authorities in an iron-fisted grip. Accompanied by his faithful crime-fighting companion Kato, newspaper heir Britt Reid assumes a mysterious, masked identity in order to combat the criminal corruption that threatens to destroy his city. For the first time ever, the origins and motivations of this classic character are explored and revealed in a story that combines historical accuracy with thrilling pulp drama!"

Et oui encore un comic-book sur le Green Hornet, et encore une série différente. Celle-ci se propose de suivre le premier Green Hornet tel qu'il avait été imaginé pour le feuilleton radio et tel qu'il est apparu dans les premiers strips et les premiers comics.
Ce premier tome nous raconte bien évidemment comment le Green Hornet est né. Et je dois dire que c'est très intéressant, l'action principale se passe à Chicago en 1938, en pleine période des gangs. Elle est entrecoupée de flash-backs qui ramènent à différentes époques en se rapprochant toujours plus de "l'époque actuelle" (le Chicago de 38) et nous raconte ainsi l'enfance de Britt Reid et de Kato, leurs parcours respectifs, leurs rêves, leurs espoirs et leurs désillusions... Puis leur rencontre, et la décision de devenir des justiciers masqués.
Oui parce que la grosse différence avec le Green Hornet de la série télé, c'est qu'il ne se contente pas d'un loup sur les yeux. Ce Britt Reid a un vrai masque qui lui couvre tout le visage, ce qui à mon sens le rend plus crédible et plus effrayant. Kato quant à lui porte toujours le simple loup noir, mais c'est relativement peu important, au vu de la mentalité de l'époque. En effet, l'action se situant peu avant la seconde guerre mondiale, les asiatiques sont juste "des chinois" si ce sont des alliés, et des "japonais" s'ils sont "hostiles". Et de toute façon la plupart des gens sont incapables de distinguer un asiatique d'un autre... Une autre différence avec la série télévisée est que dans cette série, personne ne sait que Britt et Kato sont le Green Hornet et son acolyte, pas d'assistante ou de chef de la police ou de maire...
Voilà donc pour l'histoire que j'ai vraiment bien aimé. On retrouve dans les dialogues cet espèce d'argot fait de mots déformés ou coupés, mais je l'ai trouvé moins dur à comprendre que dans l'autre série. Du coup la lecture est beaucoup plus fluide, et plus agréable.
Je trouve que le dessin est magnifique, il fait un peu penser aux dessins des comics de ces années-là justement.
Au final, c'est une très bonne série qu'on a là et que je trouve être la plus facile à aborder pour quelqu'un n'ayant que peu ou pas du tout de connaissances dans l'univers du Green Hornet.

113e Folie : Cycle de Majipoor, tome 1 : Le Château de Lord Valentin


Sur la planète Majipoor — trois continents immenses, des océans démesurés — , un jeune homme s'éveille aux abords de la cité de Pidruid. Il n'a plus de mémoire, il ne se souvient que de son nom : Valentin.
Or, son homonyme, Lord Valentin, le maître de la planète, le Coronal est attendu à Pidruid. Des fêtes se préparent en son honneur.
Mais le Coronal est-il bien celui qu'il paraît être et Valentin un obscur amnésique ? Tandis qu'il découvre auprès d'une troupe de jongleurs son aptitude à leur art, le jeune inconnu est hanté d'étranges rêves : il serait le vrai Coronal et l'on aurait par quelque magie transféré son esprit dans un autre corps. Sur Majipoor il n'est pas de rêve sans signification...
Carabella, la jolie saltimbanque, l'encourage à revendiquer son identité. N'est-ce pas folie ?


Voilà un livre qui prouve encore une fois que les genres de l'Imaginaire sont parfois difficiles à séparer de façon nette et précise. En effet, à mon sens, ce livre est un roman de Science-Fiction, même si les éléments technologiques qui caractérisent généralement cette dernière sont assez peu présents. Pourtant, selon certains il s'agit d'un roman de Fantasy, il a même eu un prix comme roman de Fantasy, d'autres encore le qualifient de Science-Fantasy, ce genre flou qui se situe à la frontière des deux autres.
Mais au final, peu importe, car on a là du grand Silverberg, qui signe ici l'un de ses meilleurs romans et l'un des plus connus. La château de Lord Valentin inaugure un cycle de sept romans publiés sur plus de 20 ans et se déroulant tous sur la planète géante Majipoor. A priori il n'y en aura pas d'autres et c'est dommage car il y avait encore probablement matière à de nombreuses histoires.
Le château de Lord Valentin est un roman au style assez lent, assez descriptif, on peut avoir l'impression qu'il y a relativement peu d'action. Ce serait pourtant une erreur que de penser ça, même s'il est vrai qu'elle est plus concentrée sur la fin, où les situations s'enchaînent et se succèdent à un rythme beaucoup plus rapide, laissant le lecteur en attente à chaque fin de page.
En réalité, le suspense monte progressivement pour culminer dans les 50-60 dernières pages. Malgré l'impression de lenteur que l'on peut avoir, il se passe en réalité des tas de choses aux conséquences toujours importantes pour la suite. Il n'y a que peu d'éléments "inutiles" à l'histoire. Et les moments plus calmes, permettent en fait au héros d'évoluer, de se découvrir et d'ainsi aller de l'avant.
On suit donc Valentin dans la découverte de son identité, de son histoire, et des changements que cela opère en lui et dans ses relations avec les autres. Tout cela est bien écrit, et on peut sans peine croire aux réactions de son cercle d'amis immédiats quand ils comprennent qui il est, mais par contre il m'a semblé plus difficile de croire à des réactions identiques de la part de personnes avec qui il ne s'est pas expliqué directement, mais où ce sont ses amis justement qui leur ont parlé. Mais cela reste un point de détail guère important quand on est plongé et entraîné dans l'histoire. On prend un grand plaisir à suivre Valentin et ses amis dans leur périple de milliers de km à travers les continents géants de Majipoor. Ainsi c'est avant tout l'histoire d'un homme plus que l'histoire d'une planète ou d'un monde futuriste.
Au final, Science-Fiction ou Fantasy, on a là un fantastique roman qui inaugure un Cycle tout aussi magnifique. Ceux qui pensent ne pas aimer la Science-Fiction ou la Fantasy devrait lire ce roman pour se rendre compte que ces genres sont loin d'être imperméables, et qu'ils peuvent désigner des choses très différentes entre elles.

4/18