101e Folie : Le Seigneur des Anneaux, tome 3 : Le Retour du Roi


Aux portes de Gondor, dans l'obscurité d'un jour crépusculaire, les troupes du Seigneur Ténébreux se préparent. La guerre de l'Anneau a commencé. Pour les défenseurs de Minas Tirith, ultime rempart du monde libre, tout espoir semble vain. Car le Roi noir des Nazgûls s'avance, suivi d'une multitude d'hommes, d'orques et de trolls. Mais, tandis que l'Ennemi des peuples libres de la Terre du Milieu, Sauron le Grand, défie la ville des anciens Rois de l'Ouest, Frodon le Hobbit, porteur de l'Anneau, et son ami Sam, guidés par Gollum, une créature sournoise, espèrent atteindre la Montagne de Feu avant que Sauron ne s'aperçoive de leur présence sur ses terres et ne les empêche de détruire l'Anneau Unique.

Voici enfin le troisième et dernier tome du Seigneur des Anneaux, fresque magistrale du maître J.R.R. Tolkien.
Comme les autres tomes, il est divisé en deux "livres". Dans le livre V, on suit les aventures d'Aragorn, de Merry, de Pippin, de Legolas et de Gimli avec les différentes péripéties qui leur arrivent. On tremble pour et avec certains, on s'énerve en même temps que d'autres, on se fatigue, on a faim, bref comme d'habitude Tolkien nous fait véritablement ressentir ce que vivent ses héros. On est au cœur de l'action avec eux. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y en a de l'action dans ce livre V.
Le livre VI quant à lui suit au départ Frodon et Sam dans leur voyage désespéré pour tenter de détruire l'anneau. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est bien loin d'être facile, c'est un rythme très différent de la première partie, qui comptait beaucoup plus d'action, celle-ci est plus lente, elle suit vraiment le rythme de nos deux Hobbits. Dans cette partie j'ai trouvé que les rôles de Sam et de Frodon s'inversaient par rapport au tome 2 "Les Deux Tours". Et Frodon m'a agacé comme Sam avait pu le faire dans le précédent tome, alors que Sam était pour une fois bien plus intéressant.
Les personnages secondaires comme tout au long de l'histoire sur les trois tomes, sont des personnages importants, des personnages avec un passé, une histoire, pas juste des personnages qui apparaîtraient comme ça juste pour aider ou bloquer les héros. On trouve d'ailleurs des morceaux de l'histoire de certains dans les annexes.
Sans trop en dire pour ne pas faire de révélations malheureuses pour qui n'aurait pas lu les livres, je dirais que la fin est surprenante, dans la mesure où elle n'est pas celle que l'on attend. Et j'ai d'ailleurs beaucoup aimé, j'ai trouvé que ça changeait de beaucoup de livres de Fantasy que l'on peut lire actuellement.
Le plus de ce livre pour moi (et que beaucoup passent en pensant que ça ne sert à rien) ce sont justement les annexes que j'évoquais plus haut. Les annexes m'ont véritablement passionnées, elles regorgent de détails qui permettent de mieux comprendre l'histoire du Seigneur des Anneaux. Elles permettent également de se rendre compte que celle-ci n'est qu'une petite partie de l'Histoire de la Terre du Milieu, on prend également conscience des relations entre certains personnages ou de certaines choses sur eux qui avaient pourtant été dites au cours de l'histoire, mais qu'on n'avait pas forcément pleinement assimilées. Ainsi si on a découvert Tolkien par le biais du Seigneur des Anneaux et qu'on a aimé, on se réjouit de se dire qu'il reste bien des choses à découvrir. La seule annexe qui m'ait un peu lassée est celle sur les calendriers qui n'est pas forcément indispensable à mon sens, même si toujours sympathique pour mieux comprendre certaines choses.
Au final, on a là la conclusion magistrale d'une œuvre tout autant magistrale, et on comprend que Tolkien ait passé autant d'années à travailler cette histoire.
En Lecture Commune avec : Jana, Snow, Amethyst, mypianocanta

3/18

100e Folie : Ceux qui sauront



Ceux qui sauront
de
Pierre Bordage

Jean et Clara devraient bientôt se séparer : elle regagnerait Versailles, il retournerait dans la clandestinité.
Pourquoi êtes-vous allé à l'école ? demanda-t-elle.
- Je voulais apprendre.
- Et qu'avez-vous appris ?
- L'alphabet, l'écriture, l'arithmétique... comme tout écolier, je suppose.
- Vous comptiez en faire quoi ?
Il haussa les épaules.
- Je ne sais pas au juste. Ceux qui gouvernent savent, alors je pensais que c'était bien de savoir. Que ça améliorerait ma vie.

Et si le passé avait été différent, quel serait notre présent ? Un monde scindé en deux.
Les riches détenant le savoir, les pauvres condamnés à l'ignorance. Il y a ceux qui acceptent, s'oublient dans le silence. Mais il y a ceux qui se battent pour qu'une société plus juste émerge enfin.


J'ai mis ce résumé-là qui correspond à l'édition grand format, parce que celui de l'édition de J'ai Lu, je pense qu'ils ont pas lu le bouquin ou en diagonale.
Bon alors, je le dis tout de suite, j'ai été déçu. L'histoire est sympathique, mais ça s'arrête là. Comparé aux autres bouquins de Bordage que j'ai lu, on ne retrouve pas tellement son style je trouve. Alors je sais que tout le monde ne tarit pas d'éloges sur ce livre, même les critiques sur NooSFere sont excellentes, mais pas moi.
Bon après, je n'ai pas détesté et ça se laisse lire très facilement et assez rapidement, mais je n'avais pas cette sensation de manque ou je ne sais quoi qui fait que vous ne pouvez pas poser le livre ou que vous vous précipitez dessus dès que vous avez un moment libre. J'ai même un peu traîné des pieds pour le finir, j'ai dû mettre quelque chose comme trois ou quatre jours pour le finir, alors qu'en se posant, une journée suffit à mon avis.
Jean et Clara sont bien sympathiques chacun à leur manière, mais j'ai trouvé qu'ils n'étaient pas assez développés, et puis certaines choses qui leur arrivent semblent vraiment trop faciles, on les voit arriver tout de suite...
Le problème est qu'on est vraiment trop centré sur eux justement, on voit très peu de choses autour d'eux, les autres personnages sont à peine esquissés, et bien souvent ne font que passer ou ne servent qu'à mettre les jeunes dans une direction ou une autre...
L'idée de départ est excellente, intéressante, et différente de nombre d'uchronies qui semblent ne voir que la seconde guerre mondiale (ou parfois la première), mais le développement n'est pas à la hauteur. Je suis resté sur ma faim, avec une impression de trop peu. Pour tout dire, j'ai même la sensation qu'il ne s'agit là que d'un travail de commande qu'on aurait passé à Bordage, en lui soufflant l'idée de départ.
Et puis je n'arrive pas à comprendre en quoi le fait que la France soit toujours une monarchie, fait que les autres pays d'Europe et même du monde, sont également toujours des monarchies ou des empires... Surtout que certains avaient adoptés des systèmes différents bien avant nous.
Donc au final, on a une histoire gentillette qui se laisse lire, mais qui ne m'a pas transportée... Mais comme c'est au départ écrit pour des ados, il faudrait voir ce que eux en pensent... A mon avis c'est clairement un livre jeunesse, et pour des jeunes qui n'auraient pas un passé bien important avec la SF, sinon ils risquent de s'ennuyer eux aussi. Je ressors de ce livre en me disant que ce n'est clairement pas un des meilleurs de Bordage et qu'il ne restera pas inoubliable.
Peut-être que ceux qui ne sont pas trop fans de SF et qui ne connaissent pas Bordage pourraient se laisser tenter.

99e Folie : C'est la vie, Lili



C'est la vie, Lili
de
Valérie Dayre

Un relais d'autoroute, un jour de grand départ, un 30 juillet de canicule.
Un endroit de fête ! Avec cafétéria, self-service, lavabos, mini-supermarché, gadgets ! Un endroit grandiose ! Un vrai village sur un pont suspendu ! Un endroit de repos, de détente, le moment où les vacances n'ont jamais été si proches... C'est ce que disent les parents. Un endroit sinistre, où les gens sont tous laids à cause de la lumière électrique des néons, où les mots joyeux sonnent faux, où des chiens, des vieux, des gêneurs sont abandonnés tous les ans.
Parce que les adultes fatigués de leur année de travail ont envie " de se retrouver, de se ressourcer, de réapprendre à s'aimer ". Seuls. C'est ce que pense LiIi. Une gêneuse, elle a le sentiment d'en être une, depuis qu'elle a entendu son père dire que " même un gosse malade, les parents sont trop contents de s'en déba... " Alors, quand elle aperçoit un grand chien noir à poils longs, sale et fatigué d'avoir espéré, d'avoir couru après ses maîtres, elle le regarde, elle le comprend.
Et elle se met à sa place.


Un livre plutôt étrange. On est un peu perdu entre l'imaginaire et le réel. Entre ce qu'imagine Lili, et entre ce qu'elle vit vraiment. Par moments, on est dérangés par ce qui se passe (ou non ?). La fin semble laisser penser que tout cela est avant tout une histoire d'imagination débordante dans la tête d'une ado. Pourtant, j'ai l'impression qu'on ne peut s'empêcher d'avoir un doute. Beaucoup de choses dite par Lili, sur elle, sur ses parents, sur leur relation, sont ambigus, on ne sait pas si cela fait partie de son imagination ou si c'est vrai.
L'histoire est très bien construite, on voit quasiment tout le temps à travers les yeux de Lili. Tout la première partie est vraiment écrite à la première personne, c'est Lili qui raconte l'histoire. Ensuite on passe à une narration à la troisième personne, mais à part un court moment où on s'intéresse aux parents, la vue reste toujours centrée sur Lili.
L'écriture est forte, l'auteur réussit à nous emmener dans son histoire, et pendant toute la première partie du livre, on ne doute pas un seul instant. Puis cette partie se termine, les événements sont présentés différemment et on se retrouve à douter. Même si malgré tout, tout laisse supposer qu'il s'agit simplement d'une sorte de jeu pour Lili, et que rien de tout cela n'est réel...
Un livre qui en tout cas, ne laisse pas indifférent, même si au final je serais bien incapable de dire si j'ai aimé ou pas.

98e Folie : L'Arche part à 8 heures




Trois pingouins (deux grands et un petit) discutent sur la banquise.
" C'est qui, Dieu ?
- Il est grand, tout-puissant et invisible !
- Invisible ? Mais alors, comment savoir s'il existe vraiment ? "
Absorbés par leur discussion, les trois amis ne voient pas tout de suite que la pluie s'est mise à tomber. Et quelle pluie ! Un vrai Déluge !
Heureusement, la colombe arrive juste à temps avec des tickets pour l'Arche de Noé. Mais il n'y a que deux places par espèce...
Vite, il faut trouver une solution ! L'Arche part à huit heures !


Voilà encore un livre vers lequel je ne serais pas forcément allé de moi-même. Et pourtant ça aurait été bien dommage. C'est un livre très drôle et très bien écrit.
Comme l'indique le résumé nos pingouins vont devoir rivaliser d'astuce pour pouvoir faire monter leur troisième compagnon à bord. Et une fois qu'il est à bord, il va bien entendu falloir être discret, car la colombe veille ! Ah la colombe, qui est toujours persuadée qu'elle oublie quelque chose, et qui au final s'apercevra qu'elle avait bien oublié quelque chose.
Mais ce n'est pas qu'une simple farce, car derrière tout cet humour se cache une profonde réflexion sur Dieu, sur la manière de croire ou non. Par contre, si en tant qu'adulte, ces passages philosophiques m'ont interpellés, je reste dubitatif quand au fait que le public visé, à savoir probablement des enfants de 8 ou 9 ans comprennent vraiment tout. Je pense qu'ils ne verront probablement que le premier degré, le côté humour, ce qui est déjà très bien et très sympa.
Bien que l'histoire soit présentée sous forme de roman, il s'agit en fait quand on regarde bien d'une pièce de théâtre qui doit pouvoir être facilement montée par des enfants. Et là je pense que le texte doit prendre encore une autre dimension.
En tout cas, ces trois pingouins et cette colombe avec leurs diverses interrogations et tracas sont fort sympathiques à découvrir. Et je recommande vivement ce livre à tout le monde, qui même s'il n'atteindra pas forcément les gens au niveau philosophique, aura au moins le mérite de bien les faire rire.

97e Folie : Guadalquivir



Guadalquivir

de
SStéphane Servant

Frédéric a surmonté l'épreuve du feu. Il fait maintenant partie de la Meute, la bande de skinheads qui sévit dans le quartier, et s'appellera désormais " Croco ". Croix gammée, violence, drogue... La rage de Frédéric a de quoi s'exprimer. Mais lorsqu'il apprend que sa grand-mère, Pepita, s'est enfuie de l'hôpital pour revoir une dernière fois sa terre natale, Frédéric la rejoint. Commence alors pour les deux fugitifs un voyage un peu fou à travers l'Andalousie. Sur les traces de ses origines, Frédéric va de mésaventures en révélations, mais surtout, il rencontre Kenza qu'il déteste autant qu'elle lui ressemble...

Voilà un livre vers lequel je ne serais pas allé de moi-même, le résumé et la couverture n'avaient absolument rien pour m'attirer, pourtant, par des circonstances externes, je me suis trouvé dans l'obligation de le lire, et ma foi...
Mais n'allons pas trop vite.
On suit donc là les aventures de Frédéric, dit Croco, qui au départ a tout du jeune foncièrement détestable, l'histoire commence direct par son initiation lorsqu'il doit tracer une croix gammée... On est tout de suite mis dans l'ambiance, et on se dit que l'histoire va être longue...
Mais rapidement, on comprend que c'est bien plus compliqué que ça, et Frédéric se retrouve embarqué par sa grand-mère dans une sorte de cavale vers l'Espagne.
L'écriture est vive et rapide, les chapitres sont courts, le langage utilisé est un langage volontairement jeune et cru. On a pas le temps de s'ennuyer, dès qu'il y a un moment de calme, hop l'action repart. Le personnage le plus touchant est certainement Pépita, la grand-mère, qui est de moins en moins lucide au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire. Frédéric est assez touchant aussi, on assiste à son évolution au fur et à mesure, la manière dont il tâche de prendre soin de sa grand-mère, la manière dont il se voit confronté à l'absurdité de ses idées et même son retournement complet.
Au final, c'est donc une très bonne surprise et une très belle lecture que je conseillerais fortement aux jeunes et même aux moins jeunes, qui tous y trouveront quelque chose.