113e Folie : Cycle de Majipoor, tome 1 : Le Château de Lord Valentin


Sur la planète Majipoor — trois continents immenses, des océans démesurés — , un jeune homme s'éveille aux abords de la cité de Pidruid. Il n'a plus de mémoire, il ne se souvient que de son nom : Valentin.
Or, son homonyme, Lord Valentin, le maître de la planète, le Coronal est attendu à Pidruid. Des fêtes se préparent en son honneur.
Mais le Coronal est-il bien celui qu'il paraît être et Valentin un obscur amnésique ? Tandis qu'il découvre auprès d'une troupe de jongleurs son aptitude à leur art, le jeune inconnu est hanté d'étranges rêves : il serait le vrai Coronal et l'on aurait par quelque magie transféré son esprit dans un autre corps. Sur Majipoor il n'est pas de rêve sans signification...
Carabella, la jolie saltimbanque, l'encourage à revendiquer son identité. N'est-ce pas folie ?


Voilà un livre qui prouve encore une fois que les genres de l'Imaginaire sont parfois difficiles à séparer de façon nette et précise. En effet, à mon sens, ce livre est un roman de Science-Fiction, même si les éléments technologiques qui caractérisent généralement cette dernière sont assez peu présents. Pourtant, selon certains il s'agit d'un roman de Fantasy, il a même eu un prix comme roman de Fantasy, d'autres encore le qualifient de Science-Fantasy, ce genre flou qui se situe à la frontière des deux autres.
Mais au final, peu importe, car on a là du grand Silverberg, qui signe ici l'un de ses meilleurs romans et l'un des plus connus. La château de Lord Valentin inaugure un cycle de sept romans publiés sur plus de 20 ans et se déroulant tous sur la planète géante Majipoor. A priori il n'y en aura pas d'autres et c'est dommage car il y avait encore probablement matière à de nombreuses histoires.
Le château de Lord Valentin est un roman au style assez lent, assez descriptif, on peut avoir l'impression qu'il y a relativement peu d'action. Ce serait pourtant une erreur que de penser ça, même s'il est vrai qu'elle est plus concentrée sur la fin, où les situations s'enchaînent et se succèdent à un rythme beaucoup plus rapide, laissant le lecteur en attente à chaque fin de page.
En réalité, le suspense monte progressivement pour culminer dans les 50-60 dernières pages. Malgré l'impression de lenteur que l'on peut avoir, il se passe en réalité des tas de choses aux conséquences toujours importantes pour la suite. Il n'y a que peu d'éléments "inutiles" à l'histoire. Et les moments plus calmes, permettent en fait au héros d'évoluer, de se découvrir et d'ainsi aller de l'avant.
On suit donc Valentin dans la découverte de son identité, de son histoire, et des changements que cela opère en lui et dans ses relations avec les autres. Tout cela est bien écrit, et on peut sans peine croire aux réactions de son cercle d'amis immédiats quand ils comprennent qui il est, mais par contre il m'a semblé plus difficile de croire à des réactions identiques de la part de personnes avec qui il ne s'est pas expliqué directement, mais où ce sont ses amis justement qui leur ont parlé. Mais cela reste un point de détail guère important quand on est plongé et entraîné dans l'histoire. On prend un grand plaisir à suivre Valentin et ses amis dans leur périple de milliers de km à travers les continents géants de Majipoor. Ainsi c'est avant tout l'histoire d'un homme plus que l'histoire d'une planète ou d'un monde futuriste.
Au final, Science-Fiction ou Fantasy, on a là un fantastique roman qui inaugure un Cycle tout aussi magnifique. Ceux qui pensent ne pas aimer la Science-Fiction ou la Fantasy devrait lire ce roman pour se rendre compte que ces genres sont loin d'être imperméables, et qu'ils peuvent désigner des choses très différentes entre elles.

4/18

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