171e Folie : La Tapisserie de Fionavar, tome 2 : Le Feu vagabond



Après tant d'aventures dans un monde parallèle, le retour à la vie estudiantine n'est pas aisé. Kim, devenue Grande Prophétesse du Brennin, n'attend qu'un rêve pour regagner cette dimension où se joue le sort de tous les univers. Qui d'autre qu'Arthur Pendragon, le roi légendaire de la Table Ronde, pourrait lui venir en aide ? Car sur le métier du grand tisserand de l'univers, le présent et le passé s'entremêlent afin que malédictions et destinées s'accomplissent.

Voici donc le 2e tome de cette superbe série. Nous retrouvons donc les cinq amis après leur retour précipité dans leur univers à la fin du premier tome. Ils sont coincés depuis plusieurs mois et apparemment rien ne laisse présager qu'ils pourront un jour retourner en Fionavar. C'est là-dessus que commence l'histoire, et on découvre au fur et à mesure toutes les conséquences de ce qui s'est passé dans le premier tome pour certains des héros.
Je dois dire que j'ai eu un peu plus de mal à m'immerger dans ce deuxième tome, je crois que c'est l'effet "univers normal" qui m'a un peu ennuyé et qui m'a presque fait poser le livre pour dire "je le reprendrais plus tard". Heureusement, j'ai continué un peu et plus loin on retrouve Fionavar, et là l'intrigue est tout de suite beaucoup plus intéressante. On suit à tour de rôle chacun des cinq héros comme dans le premier tome, et leurs aventures sont très intéressantes.
On retrouve aussi tous les personnages secondaires souvent très attachants que l'on avait rencontré dans le précédent livre, et on suit leurs évolutions à eux aussi. On en rencontre également de nouveaux, tels Arthur, le roi légendaire de Bretagne, ou Finn le jeune garçon si attachant. Kay montre ici sa grande connaissance du monde celte en insérant dans l'histoire de nombreuses références à des mythes celtes. Néanmoins le néophyte en la matière n'en sera pas pour autant perdu, nul besoin de les connaître pour comprendre parfaitement l'histoire, cela apporte simplement un plus intéressant.
Ce tome m'a semblé plus sombre et mélancolique que le premier, les évènements annoncés surviennent enfin, et prennent une ampleur insoupçonnée. Le destin de certains personnages est parfois très surprenant et tragique, mais toujours bien amené. On a là une bonne suite, même si j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans, mais une fois passé les premières pages, le plaisir est de nouveau là.
Lu dans une sorte de Lecture Commune (pas commencée en même temps et pas terminée en même temps, mais c'est pas grave :P) avec Merkillia, dont l'avis est ICI


10/18


2/10

170e Folie : L'Autre Voyage de Phileas Fogg


Pourquoi, dans Le Tour du Monde en 80 jours, les origines de Fogg (Phileas) furent-elles enveloppées d'un tel mystère ? Pourquoi menait-il une vie de robot ou de pendule au mécanisme soigneusement remonté ? Et pourquoi toutes les horloges de Londres se mirent-elle à carillonner à neuf heures moins dix lorsqu'il descendit du train au terme de son voyage ? Que dissimulait exactement ce « Tour du monde » ? Vous le saurez en lisant L'Autre Voyage de Phileas Fogg, document inconnu de Jules Verne et que Philip José Farmer révèle enfin au public.

Alors tout d'abord, il faut comprendre le titre non pas comme si l'auteur parlait d'un autre voyage de Fog mais plutôt "autre voyage" au sens figuré, dans le sens "que signifiait réellement ce voyage". Le livre avait déjà été publié en France sous le titre "Chacun son tour" qui est encore plus incompréhensible et n'a pas vraiment de sens. La logique aurait voulu que les éditeurs se contentent de traduire le titre anglais qui veut tout simplement dire "L'autre journal" et qui est bien plus explicite à la lecture.
Ensuite, il est très difficile de parler de ce livre, parce que je ne peux donner aucun détail, car je pense que le moindre détail en dirait trop à la fois sur cet "Autre Voyage de Phileas Fogg" et sur le "Tour du Monde en quatre-vingt jours". Car même si tout le monde connaît en gros l'histoire de ce dernier à travers les différentes adaptations qui en ont été faites, nombreux sont ceux également qui n'ont pas lu le roman de Verne qui est forcément bien plus complet (et parfois très différent) que les dites adaptations.
Si le récit de Verne est un récit d'aventures extraordinaires qui n'a qu'un lien ténu (voir pas du tout avec la Science-Fiction) le récit de Farmer est lui au contraire dès la première page clairement ancré dans ce genre. Du coup, le postulat de départ des premières pages du livre est très étrange et risque d'en rebuter plus d'un, surtout qu'il n'est pas vraiment expliqué pourquoi Farmer a fait ce choix.
Pourtant, au fur et à mesure de la lecture de ce récit, avec des explications sur le voyage de Fogg et tout ce qui est supposé se cacher derrière force est de constater que ça tient la route aussi surprenant que ce soit.
Le style d'écriture peut surprendre également voire rebuter car même s'il s'agit d'un récit, il est construit en alternant citations du livre de Verne et explications supposées sur ce qui s'est réellement passé ou sur ce que l'auteur n'a pas su ou a passé sous silence.
Verne n'est plus qu'un homme ayant eu accès aux notes "publiques" laissées par Fogg et desquelles en arrangeant certains détails, il aurait tiré l'histoire du "Tour du monde en 80 jours". Et Farmer ayant bien des années plus tard eu accès aux notes secrètes laissées par le même Fogg, il se propose aujourd'hui de nous expliquer la véritable histoire de ce tour du monde.
En fait, on se rend compte que Farmer va se servir des trous laissés par Verne dans le récit, qui s'intéresse surtout aux péripéties et autres évènements rocambolesques qui arrivent à son héros. Il va ainsi les combler de manière intelligente et se servir également de plusieurs incohérences (passant bien souvent inaperçues à la lecture du livre de Verne) parsemant le récit de Verne pour y donner des explications "logiques".
Je précise, même si cela me paraît évident, qu'il est indispensable d'avoir lu le roman de Verne avant de lire le livre de Farmer, sous peine de ne pas tout comprendre, et de rater des choses.
Au final, c'est un livre que j'ai beaucoup aimé, car Farmer réussit le tour de force de donner une autre explication et une autre vision au tour du monde de Fogg sans pour autant à mon sens, détruire tout ce que Verne a pu écrire.
Ce récit est également l'un des livres fondateurs de ce qui sera appelé le "Wold Newton Universe" où Farmer s'est amusé à relier par des liens familiaux ou autres divers personnages littéraires de différents auteurs comme Sherlock Holmes, Doc Savage, Tarzan, Phileas Fogg, James Bond et encore bien d'autres...
Pour plus d'infos sur ce concept vous pouvez regarder l'article de Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Wold_Newton ou sa version plus complète en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Wold_Newton_family

169e Folie : Judas le bien-aimé

Judas le bien-aimé
de
Gerald Messadié

L'émotion suscitée par la découverte de L'Évangile de Judas, en 2005, s'explique : comment est-il possible que l'apôtre, dont le nom fut, vingt siècles durant, synonyme de la plus infâme trahison, soit soudain transformé en héros et que même le Vatican en débatte ? Qui fut vraiment Judas ? Un traître, un lâche ? Ou le disciple bien-aimé du Christ, le seul qui l'ait vraiment compris et aimé ? Pour répondre à ces questions, Gerald Messadié s'appuie sur les textes : les Évangiles canoniques, les textes bibliques et les textes exégétiques modernes.
Il démasque les zones d'ombre, les mensonges, les contradictions, et révèle pour la première fois la raison de l'hostilité réciproque du clergé de Jérusalem et de Jésus. Avec sa profonde érudition et le talent de romancier qu'on lui connaît, Gerald Messadié met en lumière un personnage éminemment romanesque, crucial pour l'histoire du christianisme.


Voilà un livre intéressant, qui ne peut laisser personne indifférent à mon sens. Messadié nous livre ici comme à son habitude un livre tenant à la fois du romanesque et de l'essai. Il se sert en fait de toutes les sources disponibles sur Jésus et son entourage, y compris donc le fameux Évangile apocryphe de Judas et les interprète de la façon qui selon lui est la plus logique.
Et on a une tout autre histoire que celle contée par les 4 Évangiles considérés comme "canons". Judas y apparaît comme un personnage bien plus complexe et bien différent du portrait que les évangélistes font de lui et livre un récit de la "trahison" là aussi bien différent de celui conté. Messadié démonte d'ailleurs ce récit si différent selon chacun des évangélistes dans une postface fort intéressante et montre à quel point les récits des évangélistes se contredisent entre eux et ne se recoupent sur presque aucun point dès qu'il est question de Judas et de toute l'histoire de sa trahison.
Bien sûr, tout est à prendre avec précaution, rien ne dit que tout cela est la stricte vérité, (si l'on considère que l'histoire de Jésus a une certaine réalité historique) mais c'est un point de vue intéressant, et qui m'a plutôt séduit.
En conclusion, voilà un livre qui intéressera toute personne cherchant à creuser un peu plus l'histoire de Jésus et qui peut également passer pour une sorte de roman "uchronique" sur l'histoire de Jésus et qui contentera le simple lecteur ayant envie de lire un roman avec Jésus et ses apôtres comme protagonistes.

168e Folie : Asmahane, tome 1 : Le Murmure des Batailles


À Basrah, la capitale du royaume de Bahar, la princesse Asmahane se prépare pour ses fiançailles. Un rêve l’obsède depuis la nouvelle lune. Un rêve qui ne présage rien de bon. Au même moment, à Cirta, la capitale du Sultanat. Le prince héritier Qaisar essaye de mettre à jour une nouvelle conspiration, dont son père, le vieux Sultan Azrur est la marionnette malheureuse.
Le prince Bader de Sahar, quant à lui se prépare à la guerre. Une guerre gagnée d'avance et qui le fera sortir de son ennui en attendant ses fiançailles avec la belle Asmahane.


Il y a quelques temps, Liyah une livraddictienne m'a contacté pour me demander si je serais intéressé par un livre écrit par un membre de sa famille, le dit livre étant donc Asmahane. J'acceptais de le recevoir gratuitement et en échange je devais faire une chronique sur mon blog. Je dois dire qu'après avoir fini ma lecture, je n'avais pas vraiment envie de faire une chronique. D'une parce que je savais qu'elle serait forcément très négative, et de deux, parce que je n'avais pas vraiment envie de parler d'un livre qui a si peu d'intérêt... Finalement, comme je me suis engagé à faire une chronique, voilà donc mon avis.

Il est regrettable de constater que l'auto-publication permise par le biais des nouvelles technologies que sont les liseuses supprime des étapes aussi importantes que sont les éditeurs. Pour 1 livre qui n'aurait pas démérité en publication par un professionnel, on trouve malheureusement trop de livres comme celui-ci.
Il n'y a pas de véritable histoire (même pour un tome 1, il ne se passe absolument rien, et on apprend rien sur personne), d'énormes problèmes de fautes, de conjugaison, de syntaxe, de ponctuation et aussi de mise en page... On se retrouve parfois avec une page blanche en plein milieu d'un chapitre...
Mon commentaire est très dur j'en ai conscience, mais il faut être réaliste, tout le monde ne peut pas "écrire" et encore moins publier un livre (enfin si maintenant, mais ce n'est pas forcément une raison pour le faire). C'est un avis court et très cinglant, mais je n'ai malheureusement rien trouvé pour "rattraper", ah si, ça se lit très vite tellement il n'y a rien (aïe c'était censé être positif). Il est inutile de préciser que je ne lirais pas la suite s'il y en a une.

12e Digression : Tag Les 15 Meilleurs Films de SF que j'ai vu

Bon, je n'ai pas été tagué mais comme j'ai vu passer plusieurs listes (avec parfois des choses surprenantes pour moi) ici et là et que j'avais envie de faire connaître certains films peu ou pas cités, je me suis dit que j'allais à mon tour faire ma liste. Alors voici mes 15 "meilleurs" films de SF, en fait surtout des films qui m'ont marqué. Pas d'ordre à part l'ordre alphabétique (chaque image est cliquable et emmène sur la fiche du film sur le très bon site Seriebox)
Affiche du film Abyss Affiche du film Bienvenue à Gattaca Affiche du film Blade Runner
 Affiche du film Brazil Affiche du film Contact Affiche du film Dune
 Affiche du film Gandahar Affiche du film Invasion Los Angeles Affiche du film La Machine à explorer le temps
 Affiche du film Passé Virtuel Affiche du film Planète Interdite Affiche du film Rencontres du Troisième Type
 Affiche du film Retour vers le futur Affiche de Star Trek IV : Retour sur Terre Affiche du film Star Wars V : L'Empire contre-attaque

Après, j'aurais pu en ajouter encore plein d'autres, mais j'ai fait un dur choix pour me limiter à 15. Par exemple, pour les Star Wars, il est évident que j'aurais pu mettre les épisodes IV et VI également, comme pour Star Trek j'aurais pu mettre le II et le V qui sont aussi bons, j'aurais aussi pu mettre les suites de Retour vers le futur et encore plein d'autres mais bon j'ai joué le jeu.

167e Folie : The Dresden Files, book 11 : Turn Coat


Harry Dresden, professional wizard, has done his best to keep his nose clean where the White Council of Wizards is concerned. Even so, his past misdeeds have cast a constant shadow of suspicion over him in the eyes of the Wardens, those wizards responsible for enforcing the Laws of Magic. Now Dresden finds himself faced with a nightmarish dilemma: Morgan, formerly his chief persecutor among the Wardens, has been wrongly accused of treason against the White Council - and has come to Harry for help. Dresden faces a daunting task: clear Morgan's name while simultaneously hiding him from the Wardens and the supernatural bounty hunters sent to find him, discovering the identity of the true turncoat and, of course, avoiding accusations of treachery of his own. A single mistake may mean that heads - quite literally - will roll. And one of them could be his own ...

Voilà un petit moment que je n'avais pas fait d'avis sur un Dresden, et pourtant j'ai continué à les lire. Nous (nous, car je continue à le lire en LC avec les mêmes co-lectrices que pour les premiers, liens à la fin comme d'habitude) voilà donc au tome 11 des aventures du célèbre et malchanceux Harry Dresden. Malchanceux car lui qui voudrait rester tranquillement chez lui à dormir ou boire une bière fraiche se retrouve encore une fois embarqué malgré lui dans une aventure incroyable.
Cette fois, il va devoir sauver la vie de Morgan, le sorcier qui l'a surveillé pendant des années, attendant qu'il fasse un faux pas dans la mauvaise direction pour pouvoir l'exécuter, persuadé qu'il était que Dresden était mauvais. En effet, celui-ci est soupçonné du meurtre d'un membre du "White Council", et donc il risque la mort à son tour avec la "Justice" expéditive du "White Council", et donc Dresden va tout faire pour prouver son innocence.
Voilà donc le point de départ de ce 11e tome de Dresden, où il va comme à son habitude, frôler la mort et "s'en prendre plein la tête" si je peux dire.
Je dois dire que j'ai été un peu déçu de ce tome, j'ai trop vite deviné qui était le "méchant" de l'histoire et j'ai eu très rapidement de gros doutes sur certaines autres choses qui sont révélées à la fin du livre. J'ai trouvé que certains personnages étaient d'ailleurs ultra-caricaturaux.
L'histoire ne m'a pas passionné de manière générale, Morgan n'étant pas un personnage sympathique et n'ayant pas la droiture de Dresden, son sort m'importait assez peu. Butcher a bien essayé d'introduire des moments de doute et de suspens où on aurait douté et eu peur pour Dresden et Molly mais j'avoue que pour une fois ça n'a pas vraiment pris et que je n'y ai pas cru.
Bon mon avis semble très négatif à première vue, mais le livre est quand même plutôt pas mal, on retrouve tous les éléments qui font le succès de cette série, Dresden en difficulté, des ennuis d'une taille incroyable, des alliés parfois inattendus, du drame, de l'action...
Donc au final, c'est tout de même un livre très sympathique et très agréable à lire, mais je l'ai trouvé un cran en-dessous des autres Dresden. Seule la fin apporte quelques surprises et éléments assez intéressants et prometteurs pour la suite, qui en font comme toujours un tome indispensable pour pouvoir comprendre la suite des aventures de Dresden.
Lu en LC avec : Heclea, Frankie, Yumiko

166e Folie : Dôme, tome 1 et 2

Dôme, tome 1
Dôme, tome 2
Under The Dome
de
Stephen King

Le Dôme : personne n’y entre, personne n’en sort.

A la fin de l’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible.

Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient.

Big Jim Rennie, un politicien pourri jusqu’à l’os, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe.



Lorsque j'ai vu il y a quelques temps que ce livre (en VO c'est un seul livre) allait être adapté en série télé, je me suis dit qu'il fallait que je me décide enfin à le lire avant que la série ne commence. Du coup, la semaine dernière je suis allé à la bibliothèque et j'ai emprunté les deux tomes français. Et j'ai fini les deux livres en un petit peu plus d'une semaine. En effet, l'écriture est très simple et très aérée, du coup ça se lit très vite, même si le passage au présent dans certains paragraphes me perturbait un peu à chaque fois, surtout qu'au final je n'ai pas compris quel était le but recherché.

Par contre, bien que ça se lise vite, la grosse impression qui se dégage à la lecture de ce(s) pavé(s), c'est une impression de lenteur. L'action est censée se dérouler elle aussi sur quelque chose comme une semaine, mais il faut à King pas moins de 1195 pages au total en français pour nous raconter son histoire. La vitesse semble un peu s'accélérer sur la deuxième partie mais cela reste malgré tout assez lent.

Alors bien sûr, certains diront que c'est normal parce qu'il y a beaucoup de personnages, et que King gère l'action sur toute une ville. Sauf que après avoir fini ma lecture, je trouve que ce n'est pas une excuse valable, du moins pas complètement. Certes, il y a beaucoup de personnages, le souci est que la majeure partie d'entre eux, s'avère au final totalement inutile et parfois guère intéressante.

Bien sûr, on comprend que le but de King était de montrer les réactions humaines face à une situation comme celle-ci, mais du coup j'ai trouvé qu'on perdait de la force dans l'histoire. J'ai parfois eu l'impression d'être dans une sorte de compte-rendu d'expérience plus que dans un roman, tellement King détaille ce qui arrive à nombre de personnages. En y réfléchissant, peut-être est-ce volontaire, peut-être faut-il y voir une volonté de prendre un point de vue extérieur, celui d'un observateur. Mais du coup, la plupart du temps, on ne ressent pas grand-chose pour les personnages et on ne s'émeut guère de ce qui leur arrive.

Un autre problème que j'ai eu avec ces personnages, c'est que pour la plupart, je les ai trouvés extrêmement bêtes et avec des réactions assez peu logiques (sauf quand il s'agit de scènes de foule ou de masse, là il faut reconnaître à King qu'il a très bien compris le fonctionnement d'une large foule, et son pouvoir abrutissant et qui a tendance à annihiler toute volonté de réflexion individuelle). Très souvent on voit les personnages faire des actions qui n'ont aucun sens, et qui sont à l'opposé de ce qu'une personne normale à l'intelligence moyenne ou ordinaire ferait dans la même situation. Alors forcément cela dramatise à chaque fois la situation, mais ça m'a bien souvent semblé complètement artificiel.

J'ai eu aussi l'impression que King se perdait dans des détails qui en fin de compte n'avaient aucune importance pour le reste de l'histoire. Une impression aussi que parfois il nous parlait de choses qu'il ne me semblait pas logique que l'on sache, des choses concernant le passé ou le futur des personnages...

La fin enfin, est très précipitée, à la limite du crédible à mon sens et donne une grosse impression que King ne savait pas trop comment faire pour conclure son histoire.

Au final, ce n'est pas un mauvais livre, mais il y a beaucoup trop de choses qui m'ont gênées ou déçues pour en faire un bon livre. C'est un livre que j'ai trouvé assez moyen, et dont je ne pense pas qu'il me laissera un souvenir inoubliable. Dommage, l'idée de départ était intéressante, mais le traitement que King en a fait, ne m'a pas convaincu.

165e Folie : Le Trône de Fer, intégrale, tome 3


Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors, s'en sortiront indemnes.

Voilà donc le troisième tome de cette magistrale série qu'est Le Trône de Fer, avec un pavé de plus de 1000 pages. Mais on ne les sent pas passer ces 1000 pages, franchement je ne crois pas m'être ennuyé à un seul moment à la lecture de ce livre. Alors certes, il y a bien quelques passages où on se dit que l'auteur aurait pu facilement faire un peu plus court, mais même dans ces moments-là l'histoire reste palpitante.
Au niveau des personnages, on retrouve tous ceux que l'on suivait dans le tome précédent auxquels viennent s'ajouter quelques nouveaux comme Jaime "Régicide" Lannister, et même quelques chapitres consacrés à ce bon vieux Samwell.

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'une fois encore l'histoire ne manque pas de rebondissements très inattendus, des retournements de situation auxquels personne n'aurait pensé. Et même quand on soupçonne que quelque chose va arriver, Martin nous prouve qu'on était bien loin du compte...
Certains personnages évoluent de façon très nette par rapport aux tomes précédents, tandis que certains arrivés à la fin du livre ne sont guère différents de ce qu'ils étaient lorsqu'on a commencé la lecture.

Un personnage qui change beaucoup pour moi (et qui pourtant paradoxalement ne change pas) c'est Sansa. Sansa est confronté à de telles épreuves qu'elle ne peut faire autrement que grandir et changer, et arrivé à la fin du livre on est réellement face à une jeune femme, et plus face à une petite fille. J'ai trouvé qu'elle était beaucoup moins énervante que dans les tomes précédents ce qui ne l'empêche pas de rester très très agaçante malgré tout.

John est un personnage qui se retrouve face à des choix très durs pour lui, qui l'amèneront à changer et à prendre des décisions très dures pour lui. C'est également avec lui qu'on aura l'occasion de découvrir ce qui se trouve au-delà du Mur, et qui sont réellement ces terribles Sauvageons dont la Garde de Nuit semble tant redouter une attaque.

Daenerys est un personnage qui évolue aussi beaucoup, même si pour ma part j'ai beaucoup de difficultés à l'apprécier contrairement à beaucoup de lecteurs. Mais ce que j'ai trouvé très intéressant, c'est que par son intermédiaire on découvre une toute autre partie du monde où se déroule cette histoire, une partie du monde qui n'est pas Les Sept Couronnes et qui en est très différente, tant sur le plan géographique que culturelle et politique. J'ai quand même trouvé que beaucoup de choses qu'elle faisait étaient excessives et surtout j'ai du mal à trouver le personnage crédible contrairement à tous les autres.

Une chose qu'il faut encore garder en tête, comme à la lecture de chaque tome, c'est qu'avec Martin, rien n'est acquis, rien n'est sûr. C'est toujours au moment où l'on s'y attend le moins que tel personnage ou tel autre peut être confronté à un énorme bouleversement. Et surtout, surtout, il faut garder à l'esprit que nul personnage, même les plus populaire, les plus gentils, ne sont à l'abri...

Un autre point à souligner et que je trouve particulièrement intéressant et peu commun, c'est que dans l'ensemble aucun des personnages n'est parfait, aucun des personnages n'est absolument "bon", aucun des personnages n'est absolument "mauvais". On pourrait dire en se basant sur le système d'alignement de Dungeons & Dragons (pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, cliquez là : Alignement) que les "bons" sont plutôt des "neutres bons" ou "chaotiques bons" que des "loyal bon" et les méchants (à part quelques personnages tertiaires et Joffrey qui est clairement "chaotique mauvais") sont plutôt "loyal mauvais" ou "chaotique mauvais". On trouve aussi un paquet de personnages "neutres", qui n'hésitent pas à changer de camp selon les circonstances... Cette gamme variée de comportements et cette quasi absence de bien et de mal absolu est très intéressante, car c'est pourtant ce qui a trop souvent tendance à caractériser les autres romans de Fantasy.

Je ne m'attarderais pas sur l'histoire de la traduction, j'en ai déjà parlé pour les deux premiers, on s'y fait, mais c'est parfois très mauvais, et malheureusement, c'est encore à supporter sur le prochain tome.


Au final, Martin nous livre une fois de plus un roman magistralement bien écrit et pensé qui est pour l'instant le meilleur de la série avec d'énormes retournements de situations complètement inattendus. J'ai vraiment hâte de voir certaines scènes transposées à l'écran.
Ce livre était une LC avec Blackwolf qui malgré la taille du livre a quand même réussi à le lire en seulement 5 jours !!! C'était également en LC avec Lyra qui comme moi a mis une douzaine de jours pour le lire.