154e Folie : Mysterium

Mysterium
de
Robert Charles Wilson

Tout allait bien à Two Rivers, cette petite ville du Michigan. Tout allait bien, c'est-à-dire qu'il ne s'y passait pas grand-chose. Jusqu'au jour où le gouvernement y installa cette espèce de base, sur le site de l'ancienne réserve indienne. Usine d'armement ? Laboratoire de recherches ? Au début, on a pensé que ça ferait redémarrer l'économie, que ça créerait des emplois. Mais non. Le personnel arrivait par camions, était parqué dans des baraques, ne se mêlait pas à la population. Bizarre... Inquiétant, même.
Et puis, ce soir-là... Un immense éclair dans le ciel. L'orage ? Non, ce n'était pas la saison. Le lendemain, ébahis, les habitants de Two Rivers découvrirent qu'ils étaient coupés du monde. Leur ville se terminait net, en bordure de forêt. C'est alors qu'apparurent les avions. De vieux coucous de la dernière guerre...


Une fois de plus et comme à son habitude Wilson se sert d'un prétexte de science-fiction pour analyser les réactions humaines face à une situation bien particulière.
En l'occurence, l'occupation d'une ville par une puissance étrangère.
Ainsi, on a tous les types de personnages, le résistant, le collaborateur plus ou moins volontaire, le responsable ennemi plus ou moins convaincu, le responsable ennemi fanatique, l'agent de renseignements ennemi qui finit par changer de camp...
Comme on le voit, les personnages sont tous assez stéréotypés, mais Wilson les manie avec aisance et sans tomber dans le cliché, probablement en partie grâce au cadre de l'histoire.
Par l'idée de départ Mysterium peut un peu faire penser à un autre roman de Wilson, "Les Fils du Vent", mais la ressemblance s'arrête à un point commun de départ, par la suite le traitement n'est pas du tout le même... Et du coup Mysterium est un roman très particulier car si on enlève le point de départ et un ou deux détails dans l'histoire, ce roman aurait très facilement pu sortir dans une collection de littérature générale...
Cette lecture m'a aussi permis de comprendre que je n'ai pas pu le terminer à l'époque. C'est un roman où il y a très peu d'action, comme dans tous les Wilson, mais je dirais que c'est encore plus flagrant dans celui-ci et du coup ceci associé au fait qu'on est quasiment dans un livre de littérature générale qui pourrait se situer à n'importe quelle période et zone de conflit historique m'avait ennuyé à l'époque, ce n'était pas ça que je cherchais.
Au final, ce n'est pas un mauvais roman, mais ce n'est pas non plus une histoire extraordinaire. C'est loin d'être le meilleur livre de Wilson que j'ai lu et on pourra passer son chemin sans trop de regrets. Un livre sympathique, mais loin d'être inoubliable.

153e Folie : Le Worldshaker, tome 2 : Le Liberator


Trois mois après les événements qui ont eu lieu à bord du Worldshaker (la révolution qui a vu les Immondes, aux côtés de Col et de Riff, prendre la direction du navire-monde), un Conseil révolutionnaire a été créé et le vaisseau a été rebaptisé Liberator. La famille de Col est restée à bord aux côtés du garçon, sans parvenir à gagner la confiance des nouveaux dirigeants, qui n’accordent aucun crédit aux anciens habitants des Ponts supérieurs. Un saboteur sévit à bord, empêchant de contruire la paix entre les habitants du navire-monde : suspicion et méfiance règnent.
Aux côtés de Shiv, l’un des meneurs, se tient désormais Lye, une magnifique adolescente orpheline, avide de vengeance, emplie de haine à l’égard de Col et des siens. Elle fait tout pour éloigner Riff, qu’elle admire éperdument, de Col, qu’elle considère comme un parasite. Et Col désespère. Leur amitié amoureuse parviendra-t-elle à résister à tant d’animosité ? Et qu’adviendra-t-il du Liberator, menacé par les navires-monde ennemis lancés dans une guerre sans merci ?


Voilà donc la suite de Worldshaker. Ce deuxième tome est tout à fait dans la même veine, on retrouve l'écriture dynamique de Harland et c'est donc un très bon livre une fois de plus.
On ne s'ennuie pas une seule seconde à la lecture de la suite des aventures de Col et Riff. L'histoire avance toujours aussi vite que dans le premier ce qui fait qu'on a pas envie de s'arrêter et qu'on le dévore en un rien de temps.
L'histoire est plutôt bien écrite, avec quelques retournements de situations ou surprises que je n'attendais absolument pas et que je n'avais pas vu venir.
La relation de Col et de Riff a évolué, mais pas autant qu'on aurait pu l'imaginer, ce qui est plutôt pas mal en fin de compte, ça montre que l'auteur essaye d'être logique et que les choses ne vont pas à toute vitesse dans la vraie vie.
On retrouve avec plaisir certains personnages du premier, d'autres avec déplaisir et certains avec surprise puisqu'on pensait ne plus les revoir... La plupart des personnages ont évolué entre le 1er tome et celui-ci ou bien ils évoluent dans celui-ci. On ne risque visiblement pas de retrouver toujours les mêmes comportements pour un personnage donné, les personnages secondaires évoluent et changent au même titre que les héros.
Par contre, j'ai trouvé que justement Col n'avait pas vraiment changé, ce qui est plutôt dommage à mon sens. On avait un personnage plutôt agaçant, qu'on avait envie de secouer pour le faire changer et lui dire d'arrêter d'être aussi mou, hé bien il est exactement pareil dans ce tome 2, voire en fait, peut-être pire...
Au final, on a là une très bonne suite, dans la lignée du premier tout en ayant bien su faire évoluer les personnages afin de ne pas avoir l'impression de relire la même chose. De plus il se lit extrêmement vite et on prend plaisir à voir les interactions entre tous les protagonistes.