173e Folie : Le berceau du chat


Que se passait-il dans le monde le jour où le fameux champignon déroulait ses volutes dans le ciel d'Hiroshima ? Que faisaient les « pères » de la bombe et en parti­culier le Dr Hoenikker, mort dans des circonstances fort mysté­rieuses ? Voilà les questions qui font courir Jonas — la curiosité faite journaliste — et qui le jettent sur les rivages de San Lorenzo, une de ces petites républiques comme on n'en fait que dans les Caraïbes.
Il y a là « Papa » Manzano, le maître de l'île, qui inflige le sup­plice du croc pour un oui pour un non, sa fille adoptive, Mona, une somptueuse négresse blonde dont Jonas tombe instantanément amou­reux, un prophète hors-la-loi dont chacun révère en secret les pré­ceptes subversifs. Sans oublier les enfants Hoenikker qui pourraient bien détenir entre leurs mains innocentes la dernière invention de leur cher papa : la glace-9 dont la vertu majeure est de trans­former en solide tout ce qui est liquide. De quoi déclencher un joli cataclysme...


Voilà un livre dont le résumé est plus que tentant, pensez donc une histoire de produit qui fait geler tout liquide instantanément et une histoire de religion au nom improbable.
Au final, j'ai été assez déçu, la "Glace-9" n'apparaît que vers la fin du bouquin et tout le reste est une espèce de délire sur l'histoire du savant insensible au monde extérieur et de ses enfants tous plus improbables les uns que les autres... Entre le fils aîné qui est un génie qui parce qu'il est suspecté de meurtre s'est réfugié dans une île des Caraïbes où il est devenu chef des armées d'un dictateur, la fille qui a épousé un homme qu'elle n'aime pas et qui ne l'aime pas et le dernier un nain d'un mètre vingt encore vu comme un bébé incapable par sa soeur qui l'a élevé...
Je ne peux pas dire que j'ai détesté ce livre, mais je ne peux pas dire que je l'ai aimé non plus, il m'a plus laissé perplexe qu'autre chose... Je suis resté sur ma faim quand au côté "science-fiction" qui est quand même assez léger à mon goût... Peut-être est-ce pour ça que dans ses éditions les plus récentes il est paru chez un éditeur et dans une collection de livres "normaux"...
La "religion" imaginée par Vonnegut et ses principes disséminés un peu partout dans le livre peuvent faire sourire parfois, mais cela ne m'a pas non plus fait rire aux éclats...
Le style de Vonnegut rend le livre archi daté alors que bien d'autres auteurs qui ont écrit à la même époque ont un style qui pour moi est relativement intemporel. Il y a quelques temps, j'avais lu Abattoir 5 du même auteur, et j'avais déjà trouvé son style assez daté et je n'avais pas plus accroché pour un peu les mêmes raisons. Il m'a semblé dans les deux cas, que l'idée de départ était excellente mais qu'en réalité elle n'avait pas été exploité à fond...
En réalité, je pense que les idées de départ ne sont que des prétextes pour s'intéresser au comportement humain. Mais là où un Robert Charles Wilson fait ça très subtilement à mon goût en l'entourant d'une légère dose de science-fiction, j'ai l'impression que Vonnegut oublie ou ne sait pas qu'il écrit de la science-fiction, et que ce n'est qu'au bout d'un moment que cela intervient, ou pas toujours à propos...
Je tenterais sûrement encore de lire du Vonnegut, il est après tout considéré comme un très grand auteur de science-fiction, et je ne désespère pas de trouver quelque chose de lui qui me plaise plus...


11/18

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