165e Folie : Le Trône de Fer, intégrale, tome 3


Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors, s'en sortiront indemnes.

Voilà donc le troisième tome de cette magistrale série qu'est Le Trône de Fer, avec un pavé de plus de 1000 pages. Mais on ne les sent pas passer ces 1000 pages, franchement je ne crois pas m'être ennuyé à un seul moment à la lecture de ce livre. Alors certes, il y a bien quelques passages où on se dit que l'auteur aurait pu facilement faire un peu plus court, mais même dans ces moments-là l'histoire reste palpitante.
Au niveau des personnages, on retrouve tous ceux que l'on suivait dans le tome précédent auxquels viennent s'ajouter quelques nouveaux comme Jaime "Régicide" Lannister, et même quelques chapitres consacrés à ce bon vieux Samwell.

Le moins que l'on puisse dire c'est qu'une fois encore l'histoire ne manque pas de rebondissements très inattendus, des retournements de situation auxquels personne n'aurait pensé. Et même quand on soupçonne que quelque chose va arriver, Martin nous prouve qu'on était bien loin du compte...
Certains personnages évoluent de façon très nette par rapport aux tomes précédents, tandis que certains arrivés à la fin du livre ne sont guère différents de ce qu'ils étaient lorsqu'on a commencé la lecture.

Un personnage qui change beaucoup pour moi (et qui pourtant paradoxalement ne change pas) c'est Sansa. Sansa est confronté à de telles épreuves qu'elle ne peut faire autrement que grandir et changer, et arrivé à la fin du livre on est réellement face à une jeune femme, et plus face à une petite fille. J'ai trouvé qu'elle était beaucoup moins énervante que dans les tomes précédents ce qui ne l'empêche pas de rester très très agaçante malgré tout.

John est un personnage qui se retrouve face à des choix très durs pour lui, qui l'amèneront à changer et à prendre des décisions très dures pour lui. C'est également avec lui qu'on aura l'occasion de découvrir ce qui se trouve au-delà du Mur, et qui sont réellement ces terribles Sauvageons dont la Garde de Nuit semble tant redouter une attaque.

Daenerys est un personnage qui évolue aussi beaucoup, même si pour ma part j'ai beaucoup de difficultés à l'apprécier contrairement à beaucoup de lecteurs. Mais ce que j'ai trouvé très intéressant, c'est que par son intermédiaire on découvre une toute autre partie du monde où se déroule cette histoire, une partie du monde qui n'est pas Les Sept Couronnes et qui en est très différente, tant sur le plan géographique que culturelle et politique. J'ai quand même trouvé que beaucoup de choses qu'elle faisait étaient excessives et surtout j'ai du mal à trouver le personnage crédible contrairement à tous les autres.

Une chose qu'il faut encore garder en tête, comme à la lecture de chaque tome, c'est qu'avec Martin, rien n'est acquis, rien n'est sûr. C'est toujours au moment où l'on s'y attend le moins que tel personnage ou tel autre peut être confronté à un énorme bouleversement. Et surtout, surtout, il faut garder à l'esprit que nul personnage, même les plus populaire, les plus gentils, ne sont à l'abri...

Un autre point à souligner et que je trouve particulièrement intéressant et peu commun, c'est que dans l'ensemble aucun des personnages n'est parfait, aucun des personnages n'est absolument "bon", aucun des personnages n'est absolument "mauvais". On pourrait dire en se basant sur le système d'alignement de Dungeons & Dragons (pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, cliquez là : Alignement) que les "bons" sont plutôt des "neutres bons" ou "chaotiques bons" que des "loyal bon" et les méchants (à part quelques personnages tertiaires et Joffrey qui est clairement "chaotique mauvais") sont plutôt "loyal mauvais" ou "chaotique mauvais". On trouve aussi un paquet de personnages "neutres", qui n'hésitent pas à changer de camp selon les circonstances... Cette gamme variée de comportements et cette quasi absence de bien et de mal absolu est très intéressante, car c'est pourtant ce qui a trop souvent tendance à caractériser les autres romans de Fantasy.

Je ne m'attarderais pas sur l'histoire de la traduction, j'en ai déjà parlé pour les deux premiers, on s'y fait, mais c'est parfois très mauvais, et malheureusement, c'est encore à supporter sur le prochain tome.


Au final, Martin nous livre une fois de plus un roman magistralement bien écrit et pensé qui est pour l'instant le meilleur de la série avec d'énormes retournements de situations complètement inattendus. J'ai vraiment hâte de voir certaines scènes transposées à l'écran.
Ce livre était une LC avec Blackwolf qui malgré la taille du livre a quand même réussi à le lire en seulement 5 jours !!! C'était également en LC avec Lyra qui comme moi a mis une douzaine de jours pour le lire.

5 commentaires:

Lyra Sullyvan a dit…

J'ai aussi un peu de mal avec Daenerys. Déjà à chaque fois qu'on passe des autres à elle j'ai un soupir genre "gné, mais laisse moi là où je suis, je suis en plein dedans!" et en plus comme toi je la trouve moyennement crédible et certaines des choses qui arrivent aussi. Mais bon ça reste sympa de voir cet aspect du monde hors 7 couronnes.

BlackWolf a dit…

Je vois que dans la globalité on à tous les trois le même avis, une excellente intégrale. Par contre suivre Daenerys ne m'a pas plus dérangé que cela, je trouve le personnage sympathique même si c'est pas mon préféré.

Nyx a dit…

Superbe billet !

Effectivement, l'auteur se différencie par la facilité troublante avec laquelle il se débarrasse de ses personnages (secondaires comme principaux), chose à laquelle nous ne sommes pas (ou plus vraiment du moins) habitués, nous les lecteurs. En général, les auteurs préservent les personnages majeurs et s'ils en tuent, c'est un grand maximum, histoire de marquer le coup (idem dans les films et les séries d'ailleurs). Bref, ce parti pris assez radical a l'effet d'un aussi douloureux que salvateur électrochoc ! On est content d'être surpris mais on est également triste pour certains personnages (on commence également à craindre la mort de nos préférés).

Il échappe également au manichéisme, souvent inhérent à ce genre de saga fantastique ce qui est vraiment agréable (et plus réaliste !).

Ah et si ça peut te rassurer, tu n'es pas le seul à ne pas aimer Daenerys, elle m'agace profondément moi aussi. Cela dit, je mets ses caprices et ses réactions excessives sur son jeune âge... Quand on y réfléchit bien, ce n'est qu'une enfant. Et je n'aime pas Sansa non plus d'ailleurs. À vrai dire, hormis Brienne et Cersei, peu de femmes trouvent grâce à mes yeux dans Le Trône de Fer !

Sita a dit…

Pff, je voulais écrire un truc sur Daenarys, et Lyra m'a piqué mes mots :P

Je suis assez d'accord avec ce que tu dis sur Sansa. Je ne sais pas si c'est une question d'habitude (à force, au bout de 3000 pages, on le sait qu'elle est niaise), mais je commence à plus l'apprécier. Il faut dire qu'à chaque fois, même si le personnage en lui même ne vit pas grand chose de palpitant, le milieu est toujours très intéressant... Et je pense que vu la fin, ça va être encore mieux par la suite !

Frankie a dit…

Je n'ai pas grand chose à ajouter à ta chronique qui reflète tout à fait ce que j'ai pensé. Côté vrai méchant, à côté de Joffrey, il y a aussi Tywin quand même. Je n'arrive pas à lui trouver de circonstances atténuantes au contraire de certains autres personnages. Pour Daenerys, j'ai aussi un peu de mal avec elle, je la trouve très hystérique, une vraie Targaryen ! Je crois que contrairement à ce que croit "Whitebeard", elle a la folie de sa famille en elle...

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