121e Folie : Temps sans frontières

Temps sans frontières
de
Liliane Korb

Paris, octobre 1989...
Dans un chantier de démolition, David explore un vieil hôtel en ruine et brusquement c'est la chute...
David se retrouve dans un univers étrangement froid et silencieux. Pas un bruit de voitures, nul crissement de freins, rien de commun avec le vacarme des rues parisiennes qu'il connaît. David croit d'abord à un décor de cinéma, mais le canon tonne et de vrais obus tombent sur la capitale assiégée. A quelle époque appartient ce chien famélique et hirsute qui suit partout David ? Et qui est Léonard, ce garçon avec lequel il commence par se battre ?


Voilà une relecture d'un livre qui m'avait beaucoup plu lors de sa première lecture à l'époque de sa sortie il y a plus de vingt ans. Et je dois dire que la relecture m'a bien fait retrouver le plaisir que j'avais eu à l'époque.
On suit donc David, qui est un garçon ordinaire d'un peu moins de 12 ans, avec des soucis ordinaires pour son âge, comme les notes à l'école, les amis, et ce genre de choses.
Jusqu'au jour où il découvre une sorte de mystérieux tunnel sous un vieil hôtel en ruines voué à la démolition. Et là il se retrouve à un endroit qu'il ne reconnaît pas et où les gens lui parlent d'une manière et de choses qu'il ne connaît pas plus.
Il fera plusieurs allers et venues entre cet endroit et le quartier où il habite et qu'il connaît si bien. Et si au début il pense être sur le tournage d'un film, il est ensuite convaincu qu'on cherche à se moquer de lui quand il entend les choses qu'on lui raconte. Choses qui lui semblent aussi invraisemblables les unes que les autres...
Lorsqu'il retourne chez lui, il essaye d'en parler à ses parents, puis à son meilleur ami, mais personne ne le croit, tout le monde pense qu'il invente...
C'est en partie ça d'ailleurs qui le convainc d'y retourner plusieurs fois, et il finit par comprendre la vérité, il a bel et bien "atterri" à une autre époque...
Je n'en dirais pas plus pour ménager l'histoire.
Au final, on a un petit roman jeunesse fantastique fort sympathique qui se lit très vite, et qui pour ma part m'avait bien marqué puisque même 20 ans après j'en conservais de larges souvenirs. Une chose est cependant frustrante, la manière dont l'auteur a terminé l'histoire, qui pour moi fait un peu trop "je ne savais pas comment finir alors je torche ça en cinq minutes"... Et le paragraphe final à la limite du moralisateur aurait pu être tourné différemment. Mais ça reste une sympathique histoire fantastique agréable à lire.

120e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 06 : Et les Martiens invitèrent les hommes


Avec ce sixième tome des Conquérants de l'impossible, Ebly nous livre enfin un vrai récit de science-fiction du début à la fin. Et quel meilleur cadre pour un vrai premier récit de science-fiction que la planète Mars.
Voilà donc nos trois héros qui s'embarquent dans une soucoupe volante terrestre dont la destination est Mars, en vue d'une mission d'exploration.
Nos héros ne s'encombrent pas de scaphandres, ils ont la chance de connaître une docteur qui a mis au point une méthode pour pouvoir aller dans des endroits "hostiles" sans appareils.
Une fois sur Mars, ils vont bien entendu rencontrer diverses races de martiens, plus ou moins amicaux, avec qui il sera plus ou moins faciles de communiquer, certains par une forme de télépathie, d'autres par une langue martienne qui semble commune à plusieurs races.
L'histoire est intéressante et bien développée, avec des rebondissements, des moments de suspense et de doute. Les idées sont plutôt bonnes, bien que forcément un peu datées, mais par contre relativement dans l'esprit de l'époque, le livre datant de 1974 (il faudra attendre à peu près deux ans, pour avoir vraiment les premières informations sur la surface de la planète). Mais encore une fois Ebly est un auteur jeunesse donc en le lisant en ayant cela à l'esprit, on a là un formidable récit de science-fiction très bien construit.
On regrettera que les Conquérants n'aient pas eu l'opportunité d'explorer plus avant la planète, ou qu'Ebly n'ait jamais pensé à donner une suite à cette histoire qui pourtant aurait tout à fait été légitime et probablement été plébiscitée par les jeunes lecteurs de l'époque s'ils avaient eu l'opportunité de faire connaître leur avis.
Au final c'est donc un très bon récit de science-fiction que nous livre l'auteur, avec tous les ingrédients très bien exploités d'une bonne histoire, on regrettera peut-être le "manque" de suite ou de véritable fin, qui toutefois permet d'imaginer ce que l'on veut sur les choses non dévoilées.

119e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 05 : Pour sauver le Diamant Noir


Par sept mille mètres de fond, le Diamant Noir, un des plus beaux joyaux du monde, gît dans les profondeurs de l'Atlantique.
L'avion qui transportait le précieux bijou, enfermé dans un coffre blindé, s'est écrasé dans la mer des Sargasses. On ignore le point de chute de l'appareil. L'endroit est inaccessible pour des hélicoptères et des scaphandriers.
Habitués aux opératons impossibles, Serge et ses amis Xolotl et Thibault prennent une incroyable décision : « Nous sauverons le Diamant Noir pour le remettre au Musée du Louvre. » Leur plan de campagne : un stratagème qui défie l'imagination.


Ce tome 5 des Conquérants de l'impossible innove par sa narration à la première personne par Serge, là où les précédents étaient tous en narration externe. Et il faut reconnaître que ça donne un rythme différent à l'histoire. Là où on se contentait d'être spectateur externe à l'action ou même simplement quelqu'un à qui on raconterait l'histoire après coup, cette nouvelle forme de narration permet d'avoir l'impression de prendre part à l'aventure. On a l'impression d'être à la place de Serge. Du coup, on ressent plus fortement les ennuis qui peuvent arriver à nos trois héros.
Une autre bonne chose à mon sens, c'est l'absence de Raoul et Marc (absence qui sera d'ailleurs définitive, on ne reverra jamais ces personnages), qui n'apportaient pas grand-chose au groupe, surtout Raoul personnage un peu trop moralisateur et trop prudent. La disparition de ces deux personnages, permet d'ailleurs de renforcer certains traits de caractères qu'on avait commencé à apercevoir dans les tomes précédents chez Serge, Thibaut et Xolotl. Serge devient ici pour de bon le meneur du groupe, Thibaut est l'homme fort avide d'action, et Xolotl le sage sur qui on peut toujours compter.
L'histoire en elle-même n'est pas forcément la meilleure de toutes même si elle reste sympathique. Nos trois amis ont donc pour projet de sauver le Diamant Noir et de le remettre au musée du Louvre. Mais pour ça ils ne vont pas essayer de plonger pour le récupérer, ce serait trop "simple", non ils vont remonter le temps pour le sauver avant qu'il ne s’abîme à jamais.
La première partie de l'histoire est consacrée principalement aux préparatifs et à la mise en place du plan destiné à récupérer le Diamant Noir. Elle est intéressante mais un peu longue étant donné qu'il n'y a pas vraiment d'action.
La deuxième partie par contre, a l'avantage d'amener de l'action et un peu de suspense avec la mise en application du dit plan et une surprise qui pour le coup amène réellement l'aspect science-fiction qui manquait dans la première partie.
Du coup la fin est nettement plus intéressante et d'un certain côté plutôt marrante.
On voit encore une fois que le style de Philippe Ebly est encore en cours d'évolution. Dans les précédents tomes, il partait d'un postulat de science-fiction et développait ensuite ce qui ressemblait plus à de l'aventure. Ici, il part d'un postulat de science-fiction et en plus n'hésite pas à la faire intervenir à nouveau et de manière plutôt bien trouvé.
En conclusion, Philippe Ebly signe ici un bon roman qui s'approche enfin d'un "vrai" récit de science-fiction. Son style évolue toujours de manière positive, et on prend toujours autant de plaisir à retrouver Serge, Thibaut et Xolotl.

118e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 03 : L'Éclair qui effaçait tout


« Regarde ! Une légion romaine précédée de cavaliers ! s'écrie Serge. On doit tourner un film dans les environs !... »
Serge et son compagnon Xolotl se dressent dans les hautes herbes, pour mieux voir...
Mais ils n'aperçoivent ni caméras, ni metteur en scène... Et ces légionnaires aux faces rudes n'ont pas du tout l'air de figurants. Soudain, une atroce angoisse saisit les deux garçons. Le formidable éclair qui tout à l'heure a embrasé le ciel, leur aurait-il fait perdre la raison ? Et pourtant, ils doivent en croire leurs yeux.
« Non, non ! murmure Serge, je ne me trompe pas ! Ce sont de vrais légionnaires romains... L'éclair nous aurait projetés deux mille ans en arrière ! »
Séparés de leurs compagnons, avec lesquels ils séjournaient à Rome, Serge et Xolotl comprennent alors que, par un phénomène inexplicable, ils ont été transportés au temps de l'empereur Trajan. Et ils auront bien du mal à survivre dans la Rome antique, eux, les garçons du XXe siècle !


On retrouve nos quatre amis des deux précédents tomes accompagnés en plus cette fois-ci de Thibaut. En séjour à Rome dans la propriété d'un ami du père de Serge, voilà que ce dernier et Xolotl se retrouvent transportés en pleine Rome Antique suite à un orage et à la foudre qui s'est abattue sur la maison.
Voilà le point de départ de l'histoire. Et on va donc principalement suivre nos deux "exilés" dans leur tentative d'adaptation à la vie Romaine. Philippe Ebly joue notamment sur le fait que le latin parlé par Serge est un latin purement "littéraire", en grande partie reconstruit d'après les écrits qu'il nous reste de l'époque. Ainsi le latin parlé à cette époque était probablement très différent et il est donc difficile à Serge de se faire comprendre.
On ne suit que très peu les trois autres en comparaison. Mais on les suit quand ils cherchent à comprendre ce qui est arrivé à leurs amis, et peut-être trouver un moyen de les ramener. C'est d'ailleurs dommage qu'on passe aussi peu de temps avec ceux restés dans le présent, parce que du coup on a un peu l'impression que tout va très vite pour eux. Ainsi, à un moment on nous donne une durée du temps écoulé depuis la "disparition" de Serge et Xolotl et on se rend compte que ça a duré plus que quelques jours, pourtant avec la manière dont le texte est écrit, les trois héros restants semblent résoudre toutes les difficultés en quelques jours à peine. (Bien que ce soit également valable pour les deux "voyageurs", l'effet est moins marqué.)
Encore une fois, quelques petits détails difficiles à croire, comme par exemple comment des gens rencontrés une seule fois d'assez loin et qui n'ont vu nos deux héros que de dos peuvent plus tard les retrouver et les reconnaître dans une ville aussi grande que la Rome Antique ? Pas impossible, mais tout de même assez peu probable. Ce ne sont que de petites choses comme ça qui peuvent faire un peu tiquer si on est pointilleux, mais encore une fois c'est un livre jeunesse et de toute façon l'histoire est tellement bien écrite, qu'on y prête à peine attention et qu'on passe dessus sans problèmes.
Le titre n'est pas forcément très bien trouvé non plus, parce qu'on se rend vite compte que l'éclair n'a rien "effacé" du tout. Tout au plus il a "déplacé des gens", ce qui est très différent. Mais on peut supposer que c'est un titre qui lui a été plus ou moins imposé par les éditeurs de l'époque qui trouvaient cela plus mystérieux.
Dans ce troisième tome, l'auteur profite de la séparation des personnages pour affiner encore le caractère des personnages. Ainsi Serge devient (par la force des choses ?) une sorte de décideur,et Xolotl une sorte de sage silencieux qui ne parle jamais pour ne rien dire. Ils deviennent ainsi plus intéressants, et on peut le dire sans faire de grosse révélation, bien plus proches des personnages qu'ils seront dans les autres tomes.
Au final, Philippe Ebly nous présente là encore, une très bonne histoire qu'on prend grand-plaisir à suivre. Les pages se tournent rapidement et on n'est pas sans parfois trembler pour nos héros. Une fois le livre terminé, on a hâte d'entamer le suivant pour savoir quelles autres aventures vont encore arriver à notre groupe d'amis.

117e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 02 : Celui qui revenait de loin


En explorant une grotte inconnue de la région des Causses, Serge et ses trois compagnons découvrent une salle aux parois couvertes de givre. Dans cette salle glaciale, un lac d'azote liquide, et dans ce lac un noyé...
S'agit-il vraiment d'un noyé ? Si l'on en juge d'après ses vêtements, le jeune homme du lac repose là depuis plus de six cents ans, mais le froid terrible du lac d'azote a pu le geler d'un seul coup, le maintenant peut-être en vie.
Aidés et conseillés par un médecin, les quatre garçons retirent l'inconnu du lac et tentent l'extraordinaire entreprise de le réanimer ! ...
Peut-on imaginer l'inimaginable ? Si ce rescapé du Moyen-Âge ouvre les yeux, comment réagira-t-il ?


Voici donc le deuxième tome des aventures des Conquérants de l'impossible. On retrouve donc Raoul, Marc, Serge et Xolotl pour une nouvelle aventure. Cette fois-ci on est plus clairement dans la science-fiction puisque comme l'indique le résumé il s'agit de tenter de "ressusciter" un jeune homme qui a en quelque sorte été cryogénisé. Inutile de chercher une quelconque vraisemblance scientifique dans les explications, ce n'est pas le propos du livre, car après tout c'est avant tout un livre jeunesse.
On suit donc à la tentative pour ramener à la vie l'inconnu avec les questions éthiques et philosophiques que cela pose, les difficultés auxquels les quatre garçons vont se trouver confrontés.
Je ne parlerais pas de la deuxième partie pour éviter de faire des révélations (même si on s'en doute bien) à ceux qui voudraient le lire.
Les quatre garçons ont chacun un caractère un peu plus affirmé que dans le précédent livre. Serge semble être le bricoleur du groupe, Raoul essaye de s'affirmer comme chef, Xolotl est très effacé et en retrait et Marc est une sorte de fonceur. Ainsi les quatre garçons se complètent, même si parfois j'ai trouvé Raoul assez agaçant pour ma part et un peu trop chef. Je crois d'ailleurs que Philippe Ebly a volontairement exagéré ces traits de caractère chez lui.
Le style d'écriture est simple, avec des phrases courtes, très proches de la façon dont on parle. Le vocabulaire par contre, et les tournures de phrases sont comme souvent chez Ebly parfois un peu bizarres dans la bouche de jeunes garçons d'une quinzaine d'années.
Au final, Philippe Ebly nous livre une fois de plus une histoire fort sympathique que l'on prend beaucoup de plaisir à lire, même si on peut peut-être regretter quelques longueurs dans la deuxième partie.

116e Folie : Les Conquérants de l'impossible, tome 01 : Destination Uruapan


Abandonnés en plein désert du Mexique !
Voilà le sort de trois jeunes Français enlevés par des bandits. Ils succomberaient si un hasard providentiel ne leur faisait trouver un jeune Indien qui offre de les conduire jusqu'à la ville d'Uruapan, très loin, là-bas, au-delà de la Sierra Madre...
Les jours passent... La ville n'apparaît toujours pas, et l'attitude du guide devient de plus en plus étrange. A-t-il perdu son chemin, ou entraine-t-il volontairement les trois garçons sur une fausse piste ?
Les rescapés n'ont pas le choix : forcés de suivre leur inquiétant compagnon, ils s'enfoncent dans les solitudes semées d'embûches, espérant toujours voir surgir cette ville inconnue, qui semble un mirage au bout d'une prodigieuse aventure...


Voici le 1er tome d'une série de Science-Fiction Jeunesse, mais paradoxalement ce premier tome est le seul de la série à ne pas être de la Science-Fiction, mais plutôt de l'Aventure, avec une légère touche de ce qui peut passer pour du Fantastique sur la fin.
Les Conquérants de l'impossible est une série dont les tomes peuvent être lus individuellement et dans le désordre. Toutefois, pour mieux comprendre certaines petites choses, il est plus intéressant de les lire dans l'ordre de parution et donc de la série.
Dans ce premier tome, on découvre donc les personnages de Serge, Raoul et Marc, trois jeunes français qui ont vu quelque chose qu'ils n'auraient pas dû et qui ont été kidnappés et abandonnés. Et l'histoire va donc suivre leur nombreuses péripéties et aventures pour trouver un moyen de retourner chez eux.
L'histoire est sympathique, et on se prend vite "d'amitié" pour nos trois héros qui ont tous un caractère bien différent. L'histoire prend son temps pour avancer et en profite pour multiplier les embûches sur le chemin de nos amis. On s'inquiète avec eux, pour eux et on tourne les pages assez avides de savoir ce qu'il va leur arriver.
Évidemment, d'emblée, aujourd'hui on sait avec un regard d'adulte que s'agissant d'un livre jeunesse qui plus est écrit en 1971, il est plus que certains que nos trois héros s'en tireront tous, mais personnellement j'ai essayé de ne pas penser de cette manière, de retrouver mon esprit "d'enfant" et je dois dire que j'ai quand même douté (même si je connaissais déjà le livre).
C'est donc une histoire fort sympathique même si elle a un peu vieillie sur certains points. Les personnages par exemple font un peu trop polis et gentils par rapport à ce qu'on peut trouver aujourd'hui, et c'est une caractéristique qu'on retrouvera dans tous les livres de la série, mais à laquelle on se fait finalement.
On notera quelques incohérences aussi dans cette histoire, comme le fait pour ces trois jeunes de faire un périple pratiquement à travers tout le Mexique, alors que la logique aurait voulue qu'ils se dirigent vers une grande ville pour pouvoir contacter la France immédiatement. Mais là aussi finalement on accepte ça rapidement et on suit Raoul, Marc et Serge dans leur expédition.