Retour sur la légende de Percy Harrison Fawcett,
l’explorateur victorien qui inspira le personnage d'Indiana Jones...
De son vivant, Percy Harrison Fawcett avait acquis l'étoffe d’un héros : il était mondialement connu et suivi par une presse avide d’exploits. Sir Conan Doyle avait même créé Lord Roxton à son image dans Le Monde perdu. Considéré comme le dernier des grands explorateurs victoriens, Percy Fawcett était de ceux qui s’aventuraient dans des contrées du monde inconnues avec pour seul équipement une machette, une boussole et une ferveur quasi mystique. Passionné de découvertes, ce colonel âgé de cinquante-huit ans avait accompli de nombreuses missions à risque lorsqu'il engagea en 1925 une expédition au cœur de l'Amazonie sur les traces d'une cité perdue. Il affirmait lui-même : « Si, avec toute mon expérience, nous ne réussissons pas, il n'y a pas grand espoir que d'autres y parviennent. »
À cette époque, la jungle amazonienne est aussi mystérieuse que la face cachée de la lune. Mais Fawcett a la certitude qu’elle renferme un fabuleux royaume, une civilisation raffinée dotée d’une architecture monumentale, où se seraient réfugiés les derniers Incas – certitude renforcée par la découverte d'un manuscrit daté de 1757 à la Bibliothèque nationale de Rio de Janeiro. Accompagné de son fils Jack et d’un ami, le colonel s’enfonce dans la forêt. Mais bientôt, l’expédition ne donne plus aucun signe de vie, laissant en suspens le mystère de la cité perdue.
Pendant les soixante-dix années qui ont suivi, des dizaines d’aventuriers sont partis à la recherche de Fawcett et du chemin qu’il avait emprunté. Sans succès. Sa disparition, toujours énigmatique, a alimenté aux États-Unis toute une littérature populaire et d’innombrables films jusqu’à la fin des années 1950. Fasciné par cette histoire, David Grann, journaliste au New Yorker, décide en 2004 de livrer un éclairage critique et définitif : il se lance dans son propre voyage, sa propre quête au fond de la forêt amazonienne, sur les traces de Percy Fawcett. Des préparatifs à l’exploration elle-même, en passant par l’étude de documents inédits, David Grann s’interroge sur la vraie nature de cette quête : s’agit-il de clore le mystère de la disparition de Fawcett ou de confirmer l’existence de Z, la civilisation mythique qui lui a coûté la vie ?
Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat entre :
ET
Un très grand résumé pour un très grand livre. Je tiens à remercier énormément les éditions Robert Laffont pour ce livre. C'est un livre extraordinaire sur un personnage (à son niveau on peut employer le terme de personnage). D'habitude je ne lis jamais ce genre de livres, il faut bien le reconnaître. Mais il se trouve que je suis passionné des civilisations "pré-colombiennes" d'Amérique centrale et du Sud. Aussi quand j'ai vu ce livre en partenariat, je me suis dit que je ne pouvais pas passer à côté. Surtout que je connaissais déjà un peu l'histoire du Colonel Fawcett et de la cité de Z. Mais je ne conaissais pas toute l'histoire, et jusqu'à maintenant je l'avais pris à tort pour une sorte d'illuminé.
En réalité, à la lecture de ce livre, on se rend compte que le Colonel Percy Harrison Fawcett ou P.H.F comme l'appelaient ses amis et sa famille, était un très grand homme. Un homme qui comme beaucoup à l'époque s'est formé tout seul. Il n'avait pas de diplôme de géographe, d'anthropologue ou d'archéologue. Et pourtant il a fait des dizaines d'expéditions en pleine forêt amazonienne, pour reconnaître et délimiter des frontières de pays ou pour cartographier ce qui était alors encore "terra incognita".
Fawcett était en plus un homme sachant évoluer, sachant apprendre de ses expériences. Lors de ses premières expéditions, il partait avec l'idée commune à tout les européens du 19e siècle, que les indiens étaient inférieurs à l'homme blanc. Qu'ils n'étaient guère plus intelligents que des enfants et bien incapables de réflexion et d'organisation. Il a compris au fur et à mesure que ses premières idées étaient fausses, les indiens étaient bien loin d'être ces "enfants attardés" que l'on imaginait, et étaient tout à fait capable de se débrouiller seuls dans cette forêt qui aurait semblé hostile à tout européen. Il avait même compris que lorsqu'il se trouvait confronté à une tribu au premier abord hostile, il valait mieux afficher un pacifisme net plutôt que de montrer les armes.
Il y aurait encore tant de choses fascinantes à dire sur Fawcett, mais il vaut quand même mieux lire le livre.
Livre qui est également très intéressant, car il montre l'intérêt voire la fascination que suscite Fawcett et sa disparition chez les gens. Ainsi l'auteur du livre, journaliste de métier, n'a au départ jamais entendu parler de Fawcett et ne connaît rien à tout cela. Mais pourtant, plus il se renseigne, et plus il est happé par le captivant colonel. Lui qui semblait plutôt casanier, et qui reconnaît n'avoir même jamais campé, finit par se lancer sur les traces de P.H.F à la suite de tant d'autres. Il a eu la chance également, d'avoir accès à des documents jusqu'alors inédits, telles que les correspondances entre Fawcett et sa famille ou celles qu'il entretenait avec certains membres de la Société Royale de Géographie (organisme prestigieux à l'époque, et à l'origine de nombre d'expéditions de cartographie en Amérique du Sud).
Ce livre est un bel hommage à P.H.F avec environ 80 ans de retard. Quand on lit ce livre, quand on apprend tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il a accompli et tout ce que le monde on peut dire, lui doit, il semble assez aberrant que son nom et son histoire soient si peu connues du grand public.
En définitive, vous l'aurez compris, j'ai tout simplement adoré ce livre, qui est captivant de bout en bout, et vous donne à votre l'envie de vous lancer à la recherche de la cité perdue de Z ou du colonel Fawcett.
Je tiens donc à remercier encore une fois Robert Laffont et Livraddict pour cette sensationnelle découverte.