164e Folie : Janus

Janus
Pushing Ice

de
Alastair Reynolds

En 2057, Janus, une lune de Saturne, quitte soudain son orbite. Unique vaisseau alentour, le Rockhopper, propriété d’une compagnie minière qui exploite la
glace des comètes du système solaire, est le seul véhicule spatial capable d’intercepter la course du satellite avant que ce dernier ne quitte définitivement le système solaire. En acceptant d’interrompre sa mission de routine pour effectuer une courte exploration de Janus, le capitaine Bella Lind et son équipage s’embarquent dans une aventure qui mettra à rude épreuve leur cohésion.
Car, en réalité, Janus n’est pas une lune, mais un artefact extraterrestre qui leur réserve bien des surprises…


Voilà un livre dont le résumé m'avait interpellé quand il était sorti, et du coup quand il est sorti en poche je me suis dépêché de l'acheter.
Je ne connaissais l'auteur que de nom, donc j'en profitais pour le découvrir par cette lecture.
Autant le dire tout de suite j'ai adoré ce livre que j'ai dévoré en cinq jours malgré sa taille conséquente (889 pages en poche). L'histoire est tellement bien écrite que j'avais toujours du mal à poser le livre, j'avais toujours tendance à terminer la page, puis le chapitre, pour finir par me rendre compte que j'avais déjà lu trois ou quatre chapitres de plus.
L'histoire se concentre surtout autour de deux femmes qui sont les héroïnes. Deux femmes aux caractères et aux réactions très différentes, et qui sont pourtant chacune à leur manière très attachantes.
Lorsque Janus quitte son orbite autour de Saturne et semble prendre une route qui le mènera hors du système solaire on leur demande d'aller l'observer de plus près histoire de voir ce qui est le premier engin extra-terrestre auquel est confronté l'Humanité. Mais bien évidemment, la mission va s'avérer plus compliquée que prévue...
Le livre est un croisement entre space opéra et planet opéra, et il prend le meilleur des deux genres pour le marier habilement au sein d'une immense histoire qui ne compte pas de temps mort. C'est une histoire qui ne plaira pas à tous, car c'est ce que l'on qualifie généralement de "Hard-SF", c'est-à-dire de la Science-Fiction avec un fort contenu scientifique et technologique qui peut rebuter certains qui se sentiront perdus.
Certains aspects de ce livre m'ont fait penser à La Trilogie Martienne de Kim Stanley Robinson. Du coup, j'ai forcément fait des comparaisons. C'est ainsi que je me suis rendu compte que malgré ses 800 et quelque pages, j'ai trouvé que l'histoire était très condensée. L'auteur fait de très larges ellipses sur des choses qui à mon avis auraient pues être développées sans pour autant que cela soit inintéressant. Et surtout, il est parfois difficile de resituer les choses après l'une de ces ellipses. Il me semble qu'avec l'histoire développée dans ce livre, elle aurait facilement pu s'étendre sur au moins deux livres sans que pour autant l'histoire ne paraisse allongée artificiellement.
Un point qui m'a un peu déçu est la fin, qui pour moi est un peu trop ouverte et laisse en suspens beaucoup de questions. Je n'ai rien contre les fins ouvertes, ça peut être intéressant, mais dans ce cas-là j'ai trouvé ça étrange et un peu gênant, presque comme s'il manquait un bout de l'histoire.
En résumé, c'est un excellent livre que tout amateur de bonne SF technologique adorera lire avec une histoire très bien développée, qui tient en haleine et qui captive jusqu'au bout. Seul petit reproche, peut-être que l'histoire aurait pû être un peu plus développée quitte à faire deux tomes.

163e Folie : La Roue du Temps, intégrale, tome 02 : La Grande Quête


La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.
À peine arrivé à la forteresse de Fal Dara, le jeune Rand n’a déjà qu’une idée en tête : fuir les noirs secrets qu’il a appris sur lui-même. Moiraine, la puissante magicienne qui seule pourrait lui fournir des réponses, l’évite désormais comme la peste. Rand sait qu’il devrait quitter ces lieux, partir où personne ne le connaît et où il ne pourrait faire aucun mal.
Mais il est trop tard : les Aes Sedai l’ont enfermé et son seul espoir d’obtenir de l’aide à présent est Egwene, la femme qu’il pensait épouser un jour… et qui est en train de devenir elle-même une Aes Sedai.


Premier livre de La Roue du Temps que je lis dans la nouvelle traduction faite par Jean-Claude Mallé pour Bragelonne, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est plutôt réussie. En effet, malgré le nombre de personnages différents, il n'y a à aucun moment de confusion et d'erreurs dans l'attribution d'actions ou de paroles à un personnage. Ce qui malheureusement était parfois le cas dans l'ancienne traduction de Fleuve Noir et Pocket, traduction qui de plus en ayant parcouru rapidement les premières pages du livre équivalent à la première moitié de celui-ci faisait très pompeuse dans le style.
Le roman en lui-même maintenant. Je n'ai pas relu le tome 1 avant, mon souvenir de ce qui s'y était passé étant assez frais. On reprend peu de temps après la fin du tome 1 et on retrouve d'emblée tous les personnages dont on avait fait connaissance auparavant : Rand, Mat, Perrin, Egwene, Nynaeve, Moiraine et Lan.
Du coup, on est pas trop dépaysé, les personnages n'ont pas trop eu le temps de changer. Mais le problème, qui m'avait déjà un peu marqué dans le premier, mais pas à ce point-là, c'est la bêtise de ces personnages, ou plutôt une sorte de caractère d'enfant gâté...
En gros, on leur dit que le sort de leur monde repose sur leurs épaules, qu'ils sont destinés à le sauver, parce que de toute façon c'est écrit, on leur conseille de faire ou dire certaines choses, mais comme ça les embête ils prennent un malin plaisir à faire l'inverse. Bien évidemment, c'est en agissant comme ça qu'ils se retrouvent toujours dans les ennuis. Alors bien sûr sans ça il n'y aurait pas d'histoire, mais je dois avouer qu'ils m'ont franchement agacé tous autant qu'ils sont pendant ma lecture.
C'est assez dommage, parce qu'à côté de ça l'histoire est intéressante et bien construite et on enrage de voir ce que doivent subir nos héros, mais dès qu'ils doivent prendre une décision ou qu'ils parlent avec quelqu'un qui leur donne un conseil, les provoque ou leur apprend quelque chose ils s'empressent de nier ou d'aller à l'inverse...
Malgré ça j'ai beaucoup aimé ce 2e tome, surtout que l'on découvre de nouvelles choses, qui enrichissent un peu plus l'univers déjà imposant construit par Robert Jordan, on retrouve aussi avec plaisir certains personnages croisés dans le premier tome et on découvre certains nouveaux personnages, qui bien évidemment se divisent aussi bien en "gentils" qu'en "méchants". Une révélation sur l'un des personnages m'a beaucoup surpris tandis que pour une autre je la voyais arriver depuis très longtemps...
La fin est intéressante et me laisse espérer peut-être un changement pour le prochain tome.
Au final, malgré mon exaspération quasi-continuelle contre les personnages, l'intrigue est malgré tout très bien menée et très intéressante. Je lirais donc de façon quasi-certaine le tome 3 avec toutefois une petite appréhension et surtout je ne le lirais pas dans l'immédiat.